Les empires sont mortels. Celui de Trump aussi

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Le premier historien à s’être intéressé aux causes du déclin des empires est le grand penseur musulman Ibn Khaldoun au 14e siècle. Il a notamment essayé de comprendre les raisons de l’essor, de l’apogée puis de la chute des plus puissants empires de son temps, le califat abbasside et l’empire mongol notamment. Pour lui, l’asabiyya est le principal moteur de la montée en puissance d’un empire. Ce terme représente la cohésion, l’esprit de clan, la solidarité de groupe, le réseau de loyauté d’une communauté. Une tribu ou une nation est alors capable de créer et de mobiliser en vue de s’emparer du pouvoir et de conquérir de nouveaux territoires. L’asabiyya est forte quand les élites et le peuple partagent les mêmes croyances et les mêmes ambitions.
Celle-ci décline quand les élites dirigeantes, enrichies par les conquêtes et la vie facile, s’éloignent des valeurs fondatrices et se mettent à cultiver un pouvoir personnel au détriment de l’intérêt commun. Le nouvel Etat commence alors à s’affaiblir, l’injustice croît, la fiscalité s’alourdit et les compétences militaires internes cèdent la place à des mercenaires extérieurs moins loyaux, les «proxies» dirait-on aujourd’hui. De même, la capacité de l’Etat à assurer la paix et la stabilité internes en mettant les riches au pas et en expulsant la violence latente de sa société à l’extérieur de son territoire, en menant par exemple des guerres périphériques contres des ennemis plus ou moins imaginaires, tend aussi à s’amenuiser, si bien que les désordres internes vont en augmentant.
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