La Poste renchérit le courrier… et achète une forêt en Allemagne

D’abord, le magazine constate que ce secteur d’activité, bien que plus réduit depuis quelques années, reste hautement profitable. Comme l’entreprise elle-même: en 2022 son bénéfice consolidé était encore de 295 millions. Au premier semestre 2023, elle annonce un gain de de 178 millions avec le courrier traditionnel. Mais le plus surprenant, c’est sa stratégie.
Cette hausse des prix vertigineuse, bien supérieure à l’inflation, ne se justifie pas par le maintien d’un service menacé. Elle s’explique par l’appétit du géant jaune. Ces deux dernières années La Poste a acheté pour 320 millions d’entreprises diverses, surtout dans l’informatique. Le hic, c’est que plusieurs sont dans le rouge. Et voilà qu’elle veut avaler maintenant un concurrent: la firme Quickmail et sa filière Quickpack qui acheminent des colis pour le compte des maisons Ikea, Nespresso ou Brack.ch. Le deal est à l’examen auprès de la Commission fédérale de la concurrence. Mais connaissant son laxisme, le feu vert ne fait guère de doute.
Plus curieux encore: en juin de cette année, La Poste a acquis une forêt de 2’400 hectares dans l’est de l’Allemagne. Prix: 70 millions. Par vertu écologique. Un espace nullement menacé car les Allemands se targuent de ces arbres pour améliorer leur «crédit climatique». La Suisse doublera donc la mise avec ce même bois vertueux, apprécié ainsi par deux pays pour la bonne conscience et les bons points qu’il procure.
Les beaux discours sur l’informatisation galopante et l’élan de la modernisation ne doivent pas cacher que pour l’heure, c’est le trafic de lettres et paquets qui finance le secteur «IT» encore déficitaire. Enfin, surtout, ne parlez pas d’inflation. Forte, préoccupante en Suisse comme ailleurs, mais bien plus modeste que l’ascension des prix de La Poste!
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