Là où «Ça» coince

Ce n’est pas pour dire que tout était mieux avant, juste qu’il y a certaines choses qui ne s’arrangent pas. Le cinéma hollywoodien, par exemple. La preuve par Ça («It»), la très attendue adaptation du best-seller éponyme de Stephen King paru en… 1986. On l’aura deviné, il s’agit déjà d’un remake: réalisé par Tommy Lee Wallace en pleine «King mania» de l’époque (1990), l’original avait pris la forme d’un téléfilm en deux parties pour des raisons de longueur excessive. Plus si grave de nos jours. Comme tous les «blockbusters» actuels, fondé sur des «franchises» reconnaissables assurant un large public, la première partie du nouveau Ça dépasse déjà allègrement les deux heures. Pour mieux rendre justice aux plus de mille pages d’un roman qui avait déjà à l’époque des allures de somme de l’œuvre de King? C’est là que ça se discute.
Est-ce une affaire de génération ou de l’âge du cinéma lui-même? Toujours est-il que, de vaguement prometteur dans sa scène d’introduction, Ça nous est graduellement devenu de plus en plus insupportable, jusqu’à paraître symptomatique d’une dérive générale. De l’impression persistante de déjà vu à la fuite dans la surenchère, de l’accélération à l’empilement, du schématisme réducteur au déficit d’émotion, tout y est – pour un indice de satisfaction hautement discutable. In fine, tout dépend sans doute de votre tolérance au grand-guignol.
Tourneur oublié, King trivialisé
On a vanté ici-même il y a un mois l’art de la suggestion dans les films d’épouvante classiques de Jacques Tourneur (Cat...
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