Et si le martyre de St-Maurice n’était qu’une légende?

Publié le 4 juin 2019

Dans son nouveau roman, Philippe Favre confronte passé et présent. – © DR

Enseignant d’histoire à l’école de Planzette à Sierre, Philippe Favre signe son troisième roman aux éditions Favre. Un thriller archéologique de 450 pages écrit en deux ans et demi. Le titre fait un peu roman jeunesse, la couverture manuel d’histoire, mais le récit vaut largement la peine de franchir ce double écueil. Interview.

Le roman 381, Mauricius et le mystère de la légion thébaine nous emmène vers la fin du IVe siècle, où une matrone convainc son mari d’adopter un garçon pour soustraire son propre enfant à la circonscription obligatoire pour les fils de vétérans. Le Koprianairetoi en question (littéralement enfant de la merde) va ainsi accéder à l’éducation et accomplir une brillante carrière de militaire. Un incident qui se produit dans la cité lydienne de Philadelphie, alors que ce personnage est à la tête d’une légion thébaine, fera de lui un héros aux yeux de Theodorus, premier évêque du Valais.

1600 ans plus tard, une équipe d’archéologues emmenée par une certaine Valeria recherche des traces du passage de cette légion thébaine au col du Grand-Saint-Bernard. Le narrateur Melvin est enrôlé dans cette équipe au moment où il s’apprête à mettre fin à ses jours, accablé qu’il est depuis trois ans, par une accusation de pédophilie qui a ruiné sa vie sociale, sa vie professionnelle et finalement son couple.

 

Philippe Favre, en quoi la problématique du narrateur fait-elle écho à celle du héros antique?

Comme en photographie, j’ai cherché à écraser la profondeur de champ en faisant ressortir des thématiques communes. Par exemple les femmes fortes qui se retrouvent aux deux époques, la matrone qui gère la domus, la jeune professeur de philosophie du IVe siècle et la cheffe d’entreprise du XXIe siècle. Pour accentuer cet effet, j’ai écrit les passages historiques au présent et les passages contemporains au passé simple.

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