Armes, drogue, animaux exotiques… trafics à la frontière suisse
Le lieutenant-colonel Cristiano Palmerini est le commandant de la Guardia di Finanza – la police douanière et financière italienne – de Ponte Chiasso. C’est lui qui explique les trafics qui s’y déroulent et que ses hommes tentent de déceler. «Une Belge de 46 ans s’apprêtait à franchir la frontière lorsqu’elle a été arrêtée à bord d’une voiture apparemment tout à fait normale. Pourtant, les douaniers ont remarqué quelque chose. En démontant le véhicule, ils ont découvert qu’il était bourré de méthamphétamine. Cinquante-cinq kilos soigneusement dissimulés dans un compartiment secret sous la boîte de vitesses.» Chaque année, 38 millions de véhicules transitent ici, dont des bus. Dans l’un d’eux, les chiens des douaniers ont reniflé un chargement de drogue. Le passeur était un Nigérian de 36 ans qui transportait 108 ovules de cocaïne et d’héroïne, dont 309 grammes étaient cachés à l’intérieur de son corps.
Dix millions de dollars en chèques de voyage
Il n’y a pas que la circulation automobile. A la gare de Chiasso, 55 000 trains de voyageurs et 18 000 de marchandises transitent chaque année. C’est là que la Guardia di Finanza a dénoncé il y a peu un Italien de Lugano pour contrebande, ayant découvert dans sa poche une Rolex valant 312 000 euros. «Au cours des 12 derniers mois, 6,5 millions de passagers ont été contrôlés à la gare, écrivent nos confrères de L’Espresso. Le véritable défi consiste à anticiper et à prévenir les délits. « Nous y parvenons souvent parce que nous sommes toujours à la page, explique le lieutenant-colonel Palmerini. Le blanchiment d’argent, la fraude à la TVA, la circulation transfrontalière de devises illicites sont des délits qu’il ne faut pas sous-estimer car ils en cachent souvent des plus larges. Nous devons empêcher que l’économie légale soit polluée.»
Un Italien a été arrêté en possession de dix millions de dollars en chèques de voyage qu’il n’a pas déclarés, un retraité pour avoir été trouvé en possession d’une arme de guerre, et une réplique de la Ferrari historique de Formule 1 de Niki Lauda a été saisie car elle était totalement contrefaite.
Pendant le reportage, le téléphone du commandant sonne. «Un agent lui signale qu’il a arrêté un citoyen en possession de trois têtes de cerf. Elles sont prises en charge par la brigade volante de la Cites, spécialisée dans la protection des espèces protégées. Au fil des ans, ils ont retrouvé tous les animaux, y compris un rhinocéros de près de deux tonnes.»
Qui peut bien vouloir faire passer clandestinement la frontière à un rhinocéros? L’Espresso n’en dit malheureusement pas plus…
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