60 ans de Vatican II, quel bilan?

Publié le 4 novembre 2022
Le Concile œcuménique Vatican II s’est ouvert il y a soixante ans. Il a réuni les évêques catholiques du monde entier à Rome. De 1962 à 1965, en quatre sessions, ceux-ci ont discuté, débattu, voté et prié pour que l’Eglise vive sa grande réforme. Quel était l’objectif de Vatican II? Quelles en ont été les grandes déclarations? Quelle est son influence sur le monde d’aujourd’hui? Bilan.

Le monde n’est pas binaire, il en a pourtant bien l’air parfois. Il y aurait au sein de l’Eglise les traditionnalistes et les progressistes. Les deux vous diraient qu’ils ont des réticences sur ce concile. Du côté traditionnaliste, on critiquerait un concile qui a vidé les églises, ruiné la liturgie, et vendu la doctrine catholique au modernisme. Du côté progressiste, on regretterait un concile qui n’a pas été assez réformateur, pas assez en phase avec le monde moderne; on appellerait urgemment à un nouvel aggiornamento avec un Vatican III.
Tout n’est pas si simple, évidemment. Le catholicisme n’est pas si binaire qu’il en a l’air. Bien que les sensibilités traditionnaliste ou progressiste demeurent, une majorité de catholiques pratiquants des deux bords sont heureux du Concile Vatican II et confiants en l’Eglise et en sa gouvernance. Cela aide, du reste, quand on considère que tout concile et les décisions qui en ressortent sont inspirés par Dieu lui-même.
Qu’est-ce qu’un concile œcuménique?
L’Eglise catholique est constamment en discussion et débat. Elle est animée par différents courants. Elle tâche, parfois maladroitement, de poser des questions chaudes sur la table. Elle consulte ses autorités et ses fidèles. Elle autorise des dispenses, des adaptations, des spécificités locales. Par exemple, certains prêtres catholiques sont des hommes mariés, ou certaines régions du monde célèbrent les messes dans un rite bien différent que le rite classique romain. C’est ce qui fait que l’Eglise n’est pas une secte, mais bien une religion, quelles que soient les critiques aigües qui peuvent légitimement être exprimées à l’égard de cette institution.
Lorsque que certaines questions deviennent urgentes, lorsque certaines «dérives» s’imposent trop intensément, ou lorsqu’il faut pre...

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