Parce que c’était elles

Simone de Beauvoir avec Jean-Paul Sartre, milieu des années 1950 © DR
L’existence de ce texte nous était certes connue. Dans La Force des choses, qui prend la suite des Mémoires d’une jeune fille rangées, on lit en effet:«Je recommençai à écrire, mais mollement. Le seul projet qui me tint à présent à cœur, c’était de ressusciter mon enfance et ma jeunesse, et je n’osais pas le faire sans détour. Renouant avec de très anciennes tentatives, j’entrepris une longue nouvelle sur la mort de Zaza. Quant au bout de deux à trois mois je la montrai à Sartre, il tordit le nez; j’étais bien d’accord: cette histoire semblait gratuite et n’intéressait pas.» Simone de Beauvoir n’en dira pas davantage. Quant aux raisons de l’abandon de ces pages, elles tiennent, comprend-t-on, à leur caractère par trop personnel, mais surtout à leur peu de résonnance avec l’époque et ce qu’est alors l’engagement de l’auteure.

Simone de Beauvoir © COSMOS
Nous sommes en 1954. En octobre, Simone de Beauvoir publie Les Mandarins, qui recevra le Goncourt et que beaucoup voient comme le roman de l’existentialisme. Dans la figure d’Anne Dubreuilh mariée à Robert, écrivain de renom, il n’est guère difficile en effet de reconnaître la romancière ainsi que son compagnon, Jean-Paul Sartre. Et, toujours à l’instar de son modèle, Anne vit une intense passion avec un auteur américain, Lewis Brogan, qui n’est autre que Nelson Algren. Enfin, dans le personnage d’Henri Perronet, résistant, directeur du journal L’Espoir, on reconnaît aisément Albert Camus et Combat....
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi











