Chine: reconnaissance faciale obligatoire

Publié le 17 décembre 2019
En Chine, la numérisation du visage sera désormais nécessaire pour l'enregistrement des contrats téléphoniques. C'est un ordre du gouvernement qui, par l'intermédiaire du ministre de l'Industrie, fait savoir que cette manœuvre apportera plus de sécurité et de droits aux internautes. Cette mesure devrait également limiter le trafic des cartes SIM utilisées à des fins criminelles, réduisant ainsi les cyber-risques, rapporte le South China Morning Post.

Avant l’introduction de cette obligation, les personnes contractant des services mobiles devaient seulement fournir une copie de leur carte d’identité. Toutes les entreprises de télécommunication avaient jusqu’au 1er décembre de cette année pour se conformer à la nouvelle réglementation.  

Le pays a depuis quelque temps introduit la reconnaissance faciale partout, jusqu’aux paiements aux distributeurs de papier hygiénique dans les toilettes publiques afin de faciliter la traçabilité des utilisateurs. Cette mesure, on s’en doute, n’est pas vraiment populaire.

En novembre, un professeur d’université a poursuivi l’État en raison de la collecte de ses données, y compris le balayage de son visage, sans son consentement, à l’entrée d’un parc safari à Hangzhou, en Chine. En septembre, il y a eu une protestation de parents qui avaient découvert la présence d’un système de surveillance pour leurs enfants afin d’évaluer leur attention et leur présence dans la classe.

Le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile en Chine était de 1,43 millions en 2018. Une décision lourde de conséquences, un scénario Big Brother, si l’on considère que la téléphonie mobile signifie aujourd’hui principalement l’accès à Internet, rapporte le site d’information italien Avvenire

Depuis plusieurs jours, des sociétés technologiques telles que SenseTime, Tencent, Alibaba’s Ant Financial et Xiaomi ont mis en place un groupe de travail pour standardiser la reconnaissance faciale, conclut South China Morning Post.

La Chine semble donc particulièrement déterminée à devenir un chef de file mondial dans le secteur de l’intelligence artificielle, même si bon nombre des applications en question soulèvent inévitablement des questions de protection de la vie privée

Cela étant dit, la question qui suit n’est pas de savoir si ce phénomène s’étendra à l’Europe, mais quand.


Pour lire l’article original en anglais, c’est par ici.

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