Honorer un patrimoine visionnaire

Publié le 29 août 2019

Centre de recherche et d’archivage de Penthaz. – © Roger Frei. OFCL

A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.

Emmanuel Deonna

Chercheur en sciences sociales, journaliste indépendant et Président de la Commission Migration, intégration et Genève internationale


Le Festival du film de Locarno a rendu hommage au fondateur de la Cinémathèque suisse Freddy Buache, historien et critique de cinéma mondialement connu, disparu très récemment, par la projection sur la Piazza Grande du court-métrage de Jean-Luc Godard Lettre à Freddy Buache (1982). Trois versions restaurées de classiques du nouveau cinéma suisse, Charles Mort ou Vif d’Alain Tanner (1969), Le Grand Soir de Francis Reusser (1976) et Grauzone de Fredi M. Murer (1979) ont aussi été présentées par la Cinémathèque suisse durant le Festival. Enfin, Fredi M. Murer y a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. L’occasion d’évoquer avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, quelques œuvres emblématiques du nouveau cinéma suisse ainsi que les missions de son institution à l’heure où l’on inaugure le nouveau centre de recherche et d’archivage de Penthaz.

Fredi M. Murer – Pardo a la Carriera, Locarno 2019. © Locarno Film Festival/Massimo Pedrazzini

BPLT: Pouvez-vous nous expliquer l’importance des films Charles Mort ou Vif (1969) d’Alain Tanner, Le Grand soir (1976) de Francis Reusser et Grauzone (1979) de Fredi M. Murer?

F.M: Charles mort ou vif est un film d’une grande modernité. Pendant sa projection locarnaise, une partie du public a applaudi une tirade de François Simon sur des questions écologiques qui...

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