Publié le 27 décembre 2024
Un concours de circonstances m'a amené au Venezuela au mois d’octobre. Si les paysages sont magnifiques, si les matières premières sont abondantes, j’ai surtout rencontré des gens brisés par des années de mauvaise gestion du gouvernement socialiste, par l'impossibilité de révoquer ce gouvernement et par l'exode massif des habitants qui en a résulté.

J’ai eu l’occasion, en octobre dernier, de voyager au Venezuela. J’y ai découvert l’un des plus beaux pays qu’il m’ait été donné de visiter, avec ses plages caribéennes bordées de montagnes, sa jungle luxuriante à la flore et à la faune extravagante, sa savane avec la plus haute chute d’eau du monde, ses montagnes plates. Un pays riche en matières premières: eau, uranium, or, pierres précieuses… Le Venezuela dispose en outre des plus grandes réserves de pétrole connues au monde. Pourtant, ce sont surtout des gens brisés que j’ai rencontrés. Brisés par des années de mauvaise gestion du gouvernement socialiste, par l’impossibilité de révoquer celui-ci et par l’exode massif des habitants.

Dès l’arrivée, l’immigración fait tout pour vous montrer que vous n’êtes pas bienvenu: «Pourquoi êtes-vous ici? Où allez-vous? Quel est votre hôtel? La suite des vacances? Avez-vous des amis ici? De la famille? Votre profession?» Ce jour-là, nous étions six touristes à subir cet interrogatoire de quatre heures.

Caracas. Réputée encore récemment comme l’une des villes les plus dangereuses du monde. On découvre pourtant un centre propre, avec des magasins remplis d’articles − chaussures, vêtements, électronique − qui tentent d’attirer les clients avec leur musique tonitruante. Des stands de nourriture partout et des cafés bondés. Pas de mendiants, ni de toxicomanes ou de sans-abris. Un secteur privé qui fonctionne, même s’il ne rémunère pas beaucoup. En vérité de la poudre aux yeux pour les invités de la cour politique et les quelques touristes qui se sont égarés là.

Dans ce grand drame qu’est l’exode massif des Vénézuéliens, un fait presque comique apparaît: la criminalité a diminué de manière drastique. Les entrepreneurs et les riches sont partis les premiers, suivis des intellectuels, des artistes et de la classe moyenne. Même la mafia s’en est allée tant il n’y avait plus rien à prendre. On se déplace dès lors dans le pays en s’y sentant en sécurité. Seules la police et l’armée sont à craindre.

J’ai loué une voiture à l’aéroport à un prix exorbitant − une autre astuce pour dissuader les touristes de partir seuls à la découverte du pays. En discutant avec les locaux, j’ai conçu un itinéraire d’environ 4500 km vers l’ouest: visite de Merida dans la cordillère des Andes, puis longer la frontière colombienne pour revenir au nord via Maracaibo. Ce plan ne devait pas être mis en œuvre.

Première leçon: ne jamais faire confiance à une route qui n’est pas une autoroute. Et même là…

L’autoroute 1 de Caracas à Valencia, le pôle économique du Venezuela, sur près de 170km, est entretenue par des centaines d’ouvriers. Tout est beau et propre. Après Valencia, les choses se gâtent: nids de poule, herbe sur l’asphalte, rouler devient périlleux. De nombreux villages ne sont plus accessibles qu’avec d’immenses 4×4. Il faut alors rebrousser chemin. «La carretera está rota» (la route est coupée) expliquent les villageois, les larmes aux yeux. Désormais coupés du monde, ils se sentent abandonnés. En dehors des grandes villes comme Maracay, Valencia, Barquisimeto et Merida, le monde des Vénézuéliens s’effondre. Les bâtiments noircis ont l’air d’avoir été frappés par la foudre. Tout est délabré. Des hôtels datant des années 70 autrefois magnifiques, des musées, des bâtiments sociaux − tout tombe en ruine par manque d’argent. C’est comme si un voile de tristesse s’était posé sur le pays: pas de couleurs, pas d’amour du détail ni d’éclat ou de gaieté. Seule la musique, forte, généralement du reggaeton, tente de masquer cette tristesse.

Deuxième leçon apprise: tu es dans un pays qui déteste l’impérialisme américain et qui est paranoïaque vis-à-vis de l’Occident, sois prudente et accepte-le.

Si la plupart des habitants ne m’ont pas regardée avec méfiance, près de 20% d’entre eux, en revanche, n’ont pas hésité à me faire comprendre qu’il me considérait comme un espion à la solde de l’impérialisme américain. Impossible de leur faire baisser la garde. Le gouvernement socialiste a fait du bon travail! Au Venezuela, tout est de la faute de l’impérialisme américains. Les journaux, la radio et la télévision diffusent jour après jour cette propagande. A mon arrivée, début octobre, les médias célébraient le début des festivités de Noël, fixées à cette date par le président, Nicolas Maduro, afin de détourner l’attention des dernières élections très turbulentes et même truquées. Lui et son parti, le PSUV, sont affichés partout: sur les murs, les lampadaires, les maisons et les parois des montagnes. Aucune affiche de l’opposition, bien sûr. Pas plus que de médias indépendants dans le pays. Twitter et Signal ne sont pas accessibles, contrairement à Facebook, WhatsApp et Instagram. Comment s’exerce la censure sur les réseaux sociaux au Venezuela? Impossible de la savoir.

Troisième leçon apprise: enlève tes lunettes de soleil avant les checkpoints de la police et de l’armée.

Sur la route, les checkpoints sont nombreux, parfois situés à moins de 10 kilomètres de distance: un de la police, l’autre de l’armée. Et à chaque fois, sans exception, ils rackettent, les touristes comme les autres: cinq dollars, parfois plus. Sur ordre de leur supérieurs afin que ceux-ci puissent arrondir leurs fins de mois.

Ce n’est que sur place, en découvrant le pays, que j’ai entendu parler pour la première fois de l’histoire de cette jeune Allemande, accusée à tort de trafic de drogue et libérée, six mois plus tôt, grâce aux efforts de son gouvernement, après deux ans d’incarcération1. Et d’autres au cours des derniers mois: Espagnols, Américains, Péruviens, Colombiens, Tchèques2, tous arrêtés pour des motifs fallacieux et qui croupissent désormais en prison en attendant que Maduro obtienne sa contrepartie d’autres gouvernements. Les étrangers comme moyen de pression. Le danger était réel. La présence et l’inquisition laborieuse de la police et de l’armée m’intimidaient. Mieux valait payer. Et éviter à tout prix de sortir du véhicule ou de se retrouver seule avec un représentant du pouvoir. Un exercice fatigant et frustrant: j’ai écourté mon voyage en voiture au bout de 3000km pour me «réfugier» dans un petit village côtier appelé Choroni.

Quatrième leçon : les gens sont brisés et il faut en tenir compte.

Pourquoi l’histoire récente du Venezuela a brisé les gens? Quelques explications contextuelles. Jusqu’à la fin des années 1950, le pays a été secoué par des dictatures et des putschs. Mais les années quarante et cinquante avaient vu arriver une vague d’immigrants fuyant l’Europe de l’après-guerre, dont plus de 300’000 Italiens ainsi que des milliers d’Espagnols et de Portugais, lesquels avaient contribués à l’affirmation d’une volonté démocratique.

Il faudra attendre 1958 et l’élection de Romula Betancourt pour que soit consolidée la démocratie capitaliste, les résultats des élections respectés et que commence une période prometteuse. Les présidents démocratiquement élus se succèdent et, avec eux, de grands projets tels que la construction de ponts, tunnels, routes, bâtiments. Le grand barrage de Guri, l’un des plus grands du monde avec ses 21 turbines qui produisaient jadis 40 TWh par an, a été achevé au milieu des années 1970. Il produisait alors plus d’un tiers de l’électricité du pays, laquelle était également exportée vers le Brésil et la Colombie. Pendant 30 ans, malgré des bas et des hauts, le Venezuela a été une démocratie et, surtout, l’un des pays les plus prometteur d’Amérique du Sud.

Puis, en 1999, Hugo Chavez a été élu et, avec lui, un ensemble de réformes, appelées «révolution bolivarienne», ont vu le jours: promulgation d’une nouvelle Constitution, renforcement de la démocratie directe et nationalisation des industries clé. Mais aussi, afin de lui permettre de renforcer son pouvoir et de le garder: l’intégration de l’armée dans la politique, le désarmement de la population et le vote électronique.

L’agriculteur Franklin Brito, dont la ferme avait été expropriée en 2005 après qu’il se soit disputé avec un politicien local, est devenu le symbole du glissement du Venezuela vers une dictature socialiste. Franklin Brito est mort après une longue grève de la faim en 2010. 

Souverainiste, la «révolution bolivarienne» de Chavez prévoyait également la reprise du contrôle de l’exploitation pétrolière, jusqu’alors entre les mains d’une alliance de multinationales − Exxon, Total, British Petroleum − pour l’extraction et le traitement du pétrole brut extra-lourd. A la corruption qui imposait déjà certaines parties de la PDVSA bien avant l’arrivée de Chávez, se sont ajoutées une mauvaise gestion et des décisions stratégiques douteuses, dont la plus spectaculaire a été le licenciement, en 2003-2004, de 20’000 employés, surtout des cadres. La baisse des prix du pétrole et la spéculation ont entraîné l’effondrement de l’économie du pays, de la production à la maintenance des installations. Le barrage Guri connaît le même sort. Et tant d’autres infrastructures. Sans parler des sanctions imposées par le gouvernement américain. Tout ça avec des conséquences dramatiques pour la population: hyperinflation (la monnaie nationale a perdu 14 zéros en 24 ans), pénurie de produits de base, augmentation du chômage, de la pauvreté, de la malnutrition et de la criminalité et, au final, l’un des plus grands déplacements de population de l’histoire de l’Amérique du Sud. On estime que 8 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2014. Souvent des jeunes, ce qui constitue une expérience traumatisante pour les familles restées au pays.

Une immigration somme toute bien compréhensible quand on sait que tous les fonctionnaires, du professeur d’université au policier en passant par l’employé de bureau et le balayeur, reçoivent moins de 5 dollars par mois. A titre de comparaison, un trajet en bus de 200 km coûte 5 $. Un poulet avec du riz au restaurant 3 $. Une bouteille d’eau de 5 litres 4 $. Le passeport? 300 $. Les gens survivent uniquement grâce à l’argent envoyé par la diaspora. Ceux qui n’ont personne à l’étranger sont mal lotis. Des octogénaires, qui ont travaillé toute leur vie sous la démocratie capitaliste et ont cotisé à la sécurité sociale, vendent des bonbons dans la rue pour subsister. Chaque maison reçoit un sac rempli de riz, de farine de maïs et d’huile afin de couvrir les besoins de base. Mais pour l’obtenir, il faut s’inscrire sur la plateforme du gouvernement. Or on murmure que le gouvernement profite des inscriptions pour introduire des chevaux de Troie dans les téléphones portables et mettre la population sur écoute. 

Et pendant ce temps, Maduro, élu à une courte majorité lors d’une élection très controversée en 2013, à la mort de Chávez, poursuit sa propagande, assurant que des temps meilleurs sont à venir. «Nous pourrons bientôt exporter davantage de pétrole», peut-on lire régulièrement dans les journaux. «Tenez bon». Et «Regardez, un centre médical a été ouvert ici, nous prenons soin du peuple». «Le Venezuela, le grand pays socialiste qui s’oppose à l’impérialisme américain, sera admis au sein des BRICS. Nous en connaîtrons la gloire.» En réalité, la procédure d’admission aux BRICS est longue et la vente du pétrole national pas pour demain. En revanche, jamais Maduro ne mentionne les centaines de tonnes d’or que son gouvernement rapatrie depuis plus de 20 ans dans le pays pour financer, soi disant, les programmes de redistribution du «socialisme du 21e siècle». Un programme dont la population n’a, bien entendu, rarement vu le moindre résultat. 

Des gens brisés, résignés devant ce pays passé de la démocratie capitaliste à la dictature socialiste, un pays qui a perdu son éclat, sa fierté, sa substance et qui n’est plus que l’ombre de lui-même, lui autrefois si prometteur. Voilà qui devrait nous faire réfléchir.


1 https://www.spiegel.de/politik/deutschland/auswaeriges-amt-holt-junge-deutsche-aus-drogen-knast-in-venezula-a-6ee159b0-a316-400e-9884-d82a5e652cf4

2 https://www.tdg.ch/venezuela-arrestation-de-trois-americains-deux-espagnols-et-un-tcheque-accuses-de-complot-714899828494

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire aussi

Santé

Le parlement suisse refuse de faire baisser les coûts de la santé

Chaque année, à l’annonce de l’augmentation des primes d’assurance maladie, on nous sert comme argument l’inévitable explosion des coûts de la santé. Or ce n’est pas la santé qui coûte cher, mais la maladie! Pourtant, depuis des années, une large majorité de parlementaires rejette systématiquement toute initiative en lien avec (...)

Corinne Bloch

Une société de privilèges n’est pas une société démocratique

Si nous bénéficions toutes et tous de privilèges, ceux-ci sont souvent masqués, voir niés. Dans son livre «Privilèges – Ce qu’il nous reste à abolir», la philosophe française Alice de Rochechouart démontre les mécanismes qui font que nos institutions ne sont pas neutres et que nos sociétés sont inégalitaires. Elle (...)

Patrick Morier-Genoud

A confondre le verbe et l’action, on risque de se planter

De tout temps, dans la galerie des puissants, il y eut les taiseux obstinés et les bavards virevoltants. Donald Trump fait mieux. Il se veut le sorcier qui touille dans la marmite brûlante de ses colères et de ses désirs. Il en jaillit toutes sortes de bizarreries. L’occasion de s’interroger: (...)

Jacques Pilet

Sorj Chalandon compatit avec les sinistrés du cœur

Après «L’enragé» et son mémorable aperçu de l’enfance vilipendée et punie, l’écrivain, ex grand reporter de Libé et forte plume du «Canard enchaîné», déploie une nouvelle chronique, à résonances personnelles, dont le protagoniste, après la rude école de la rue, partage les luttes des militants de la gauche extrême. Scénar (...)

Jean-Louis Kuffer

Netanyahu veut faire d’Israël une «super Sparte»

Nos confrères du quotidien israélien «Haaretz» relatent un discours du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui évoque «l’isolement croissant» d’Israël et son besoin d’autosuffisance, notamment en matière d’armement. Dans un éditorial, le même quotidien analyse ce projet jugé dangereux et autodestructeur.

Simon Murat

Démocratie en panne, colère en marche

En France, ce n’est pas tant le tourniquet des premiers ministres et la détestation de Macron qui inquiètent, c’est le fossé qui se creuse entre la société et le cirque politicien, avec son jeu d’ambitions qui paralyse le pays. Le tableau n’est guère plus réjouissant en Allemagne, en Grande-Bretagne, en (...)

Jacques Pilet

Le voyage chahuté d’Ursula

Il est fait grand bruit autour d’une fable alarmiste, d’un incident minuscule lors du vol de la présidente de la Commission européenne entre la Pologne et la Bulgarie: la perturbation du GPS attribuée à la Russie et facilement surmontée comme cela est possible sur tous les avions. Quasiment rien en (...)

Jacques Pilet

USA out, Europe down, Sud global in

Le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai et les célébrations qui se sont tenus en Chine cette semaine témoignent d’un nouveau monde. L’Europe n’en fait pas partie. A force de pusillanimité, d’incompétence géopolitique et à trop jouer la carte américaine, elle a fini par tout perdre. Pourtant, elle persévère (...)

Guy Mettan
Accès libre

L’individualisme, fondement démocratique, selon Tocqueville

Notre démocratie est en crise, comment la réinventer? Que nous enseignent ceux qui, au cours des âges, furent ses concepteurs? Pour le penseur français Alexis de Tocqueville (1805-1859), l’individualisme et l’égalisation des conditions de vie sont deux piliers essentiels de la démocratie.

Bon pour la tête
Accès libre

La politique étrangère hongroise à la croisée des chemins

Pour la première fois en 15 ans, Viktor Orban est confronté à la possibilité de perdre le pouvoir, le parti d’opposition de Peter Magyar étant en tête dans les sondages. Le résultat pourrait remodeler la politique étrangère de la Hongrie, avec des implications directes pour l’Union européenne.

Bon pour la tête

La loi du plus fort, toujours

Le mérite de Donald Trump est d’éclairer d’une lumière crue, sans fioritures, la «loi du plus fort» que les Etats-Unis imposent au monde depuis des décennies. La question des barrières douanières est le dernier avatar de ces diktats qui font et firent trembler le monde, au gré des intérêts de (...)

Catherine Morand

Quand la France et l’UE s’attaquent aux voix africaines

Nathalie Yamb est une pétroleuse capable de mettre le feu à la banquise. Elle a le bagout et la niaque des suffragettes anglaises qui défiaient les élites coloniales machistes du début du XXe siècle. Née à la Chaux-de-Fonds, d’ascendance camerounaise, elle vient d’être sanctionnée par le Conseil de l’Union européenne.

Guy Mettan
Accès libre

Pourquoi les Etats-Unis n’ont-ils pas encore interdit TikTok?

L’an passé, le congrès américain a décidé que le réseau social devait être interdit s’il restait en mains chinoises, ceci afin d’éviter que les données des étatsuniens soient récupérées par Pekin. Il s’agissait prétendument d’une question de «sécurité nationale». Mais le président Trump a pour la troisième fois reporté l’interdiction, (...)

Urs P. Gasche

Les Européens devant l’immense défi ukrainien

On peut rêver. Imaginons que Trump et Poutine tombent d’accord sur un cessez-le-feu, sur les grandes lignes d’un accord finalement approuvé par Zelensky. Que feraient alors les Européens, si fâchés de ne pas avoir été invités en Alaska? Que cette hypothèse se confirme ou pas, plusieurs défis controversés les attendent. (...)

Jacques Pilet

La Suisse ne dit pas non aux armes nucléaires

Hiroshima, qui commémorait le 6 août les 80 ans de la bombe atomique, appelle le monde à abandonner les armes nucléaires. Mais les Etats sont de moins en moins enclins à y renoncer.

Jacques Pilet
Accès libre

Comment la famille Trump s’enrichit de manière éhontée

Les deux fils du président américain viennent de créer une entreprise destinée à être introduite en bourse afin de profiter de subventions et de contrats publics de la part du gouvernement fédéral dirigé par leur père.

Urs P. Gasche