Avons-nous désappris à penser?

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Renato Weber
«Si quelqu’un nous avait dit que nous devrions un jour faire face à une maladie virale très contagieuse dont l’évolution peut dans certains cas être mortelle, en arrêtant le cours du monde, en nous mettant à surveiller mutuellement nos (nouveaux) comportements, jusqu’à dénoncer le voisin qui a eu le tort de ne pas s’être départi entièrement des anciens comportements, et en permettant que soient gelées, au nom de cette nouvelle société milice, nombre de libertés fondamentales que nous tenions désormais pour acquises et inattaquables (la liberté est si fragile), que nous suspendrions les parlements et que nous remettrions au goût du jour des mots au parfum de guerre même si nous n’étions pas en guerre (pourtant, il y avait une ambiance de guerre), si quelqu’un nous avait dit que nous les aurions écoutés sans sourciller, allant jusqu’à nous enfermer chez nous, l’aurions-nous cru? Non, nous l’aurions pris pour un fou.» (traduction de R. Weber)
Selon Grossi, une de nos erreurs fondamentales est de considérer l’actuelle guerre en Ukraine comme ne pouvant être qu’une erreur, ou du moins le résultat d’une décision irrationnelle prise par un esprit malade (Poutine). Alors que cette guerre, comme d’ailleurs une majorité des guerres, est malheureusement une constante dans l’histoire humaine. Facile à faire (l’être humain a toujours fait la guerre), elle est en principe le fruit d’un choix rationnel et c’est sous cet angle-là qu’il faut l’aborder si nous voulons éviter une analyse biaisée des faits. L’hypothèse de...
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