Plus d’argent pour l’armée mais pas de politique de sécurité

Publié le 28 juin 2024
De l'UDC au PS, les critiques contre les dépenses faramineuses investies dans la défense se multiplient. D'autant que selon le «Tages-Anzeiger», Viola Amherd prend le Conseil fédéral par surprise avec un plan secret à 10 milliards de francs pour l’armée, un emprunt remboursable dès 2045. La proposition irrite certains de ses collègues. Des voix s'élèvent pour davantage de cohérence, de vision à long terme... et moins de complaisance pour les lobbies.

Markus Mugglin, article publié sur Infosperber le 24 juin 2024


De tout le spectre politique s’élèvent des critiques et des inquiétudes quant à la politique de défense mise en œuvre par la Suisse. Quelques exemples:

  • Selon la NZZ, l’UDC Werner Salzmann, spécialiste en sécurité, «visiblement indigné», s’en est pris au Conseil fédéral. Selon lui, il manque à la Suisse une politique de sécurité pour définir des perspectives globales dans la défense. Le gouvernement ne donne que des «directives floues»; des objectifs et des critères mesurables feraient en revanche défaut.
  • L’ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger a souligné dans un livre que l’augmentation demandée des dépenses de l’armée avait «un arrière-goût d’arbitraire et non de développement précis des besoins».
  • L’ancien ambassadeur Martin Dahinden a exprimé le même étonnement lors d’une récente manifestation de la Société suisse de politique étrangère: les commandes d’armement sont planifiées et effectuées avant que les risques pour la sécurité ne soient analysés.
  • L’ancien secrétaire spécialisé en politique de sécurité et militaire du groupe socialiste, Peter Hug, signale, dans un document de travail intitulé «Repenser la politique de sécurité suisse – mais comment?» que l’armée suisse manque moins d’argent «que d’une stratégie qui, à partir de scénarios plausibles, donne une réponse adaptée à la menace et qui inspire confiance».

Beaucoup d’argent frais malgré l’absence de stratégie

Ce sont des voix d’orientations politiques très différentes qui expriment des doutes fondamentaux sur la capacité stratégique du pays. Il est donc étonnant qu’ne augmentation massive des dépenses de l’armée ne soit pas seulement réclamée, mais déjà décidée. En politique, on ne se dispute plus que sur la rapidité et l’ampleur de l’augmentation des dépenses d’armement, à savoir si elles doivent atteindre 9,5 milliards de francs par an dès 2030 ou seulement en 2035.

Que ce soit plus tôt ou un peu plus tard, l’augmentation doit être massive. Par rapport à 2014, lorsque la Russie a annexé la Crimée, les dépenses pour l’armée devraient plus que doubler.

Lorsqu’il s’agit d’argent, les avis sont partagés. Bien qu’il manque une vision stratégique globale, le politicien UDC Salzmann met les bouchées doubles en matière de réarmement. L’ancien conseiller fédéral Villiger se contente d’une variante un peu plus modérée, en raison du frein à l’endettement.

En revanche, l’ancien diplomate Dahinden et l’ancien secrétaire du PS Hug veulent d’abord analyser les risques auxquels la Suisse est exposée. Une stratégie de sécurité et le type de dépenses militaires doivent se baser sur cette analyse.

La politique de sécurité doit précéder la politique de défense

Leur vision va au-delà de l’armée et de la défense du territoire. Dahinden le formule ainsi: «Il serait faux (…) de choisir unilatéralement la défense militaire du territoire comme point de départ pour la formulation de la future politique de sécurité». Il met également en garde contre une stratégie qui s’inspire étroitement du déroulement de la guerre en Ukraine: «Une future politique de sécurité doit être plus que la généralisation de la réaction à la guerre en Ukraine». Hug ajoute qu’il ne s’agit pas d’une «défense en cas d’attaque militaire directe». Car même le Conseil fédéral a qualifié une telle éventualité d’«improbable».

La sécurité est plus que la défense, explique Hug. Elles sont même en tension l’une par rapport à l’autre. La politique de sécurité vise à prévenir la violence organisée, à réduire le risque de catastrophes et de situations d’urgence et à en maîtriser les éventuelles conséquences. La défense, quant à elle, sert à repousser militairement une attaque et n’intervient que lorsque la politique de sécurité est mise en échec.

Pour Hug, la priorité est de protéger la population contre les actes de violence perpétrés par des individus isolés ou des groupes terroristes, que ce soit sous forme d’attentats à l’explosif, d’attaques de drones ou de cyberattaques contre des conférences internationales, d’autres objectifs symboliques ou des infrastructures critiques, ainsi que de soutenir les autorités civiles en cas de situation d’urgence ou de catastrophe. Le fait que de tels risques sécuritaires aient fortement augmenté fait également partie du «changement d’époque». La distance géographique n’apporte pas de sécurité supplémentaire.

La Suisse accuse un retard de 10 ans en matière de cybersécurité

Ce qui peut sembler évident ne l’est pourtant pas. Car dans les domaines de protection mentionnés, Hug repère de grandes lacunes: «La Suisse présente un déficit de modernisation d’au moins dix ans par rapport à l’UE en matière de cybersécurité et de protection des infrastructures critiques». Ni la Confédération ni les corps de police ne disposent d’une doctrine ou même de moyens d’intervention pour lutter contre les micro ou mini-drones.

Dahinden demande également que la Suisse oriente davantage ses capacités vers une perspective de conflit hybride avec des formes de cyberguerre, des actes terroristes, l’utilisation de drones et l’utilisation militaire de l’intelligence artificielle.

A cela s’ajoutent de grandes faiblesses institutionnelles en matière de sécurité. La départementalisation, la rivalité entre les départements, le fédéralisme et la milice empêchent une approche stratégique. Il manque «une main qui ordonne stratégiquement», déplore Hug.

Ce dernier demande également que «l’armée soit mise sur pied en fonction de la menace» et qu’elle soit orientée vers des scénarios plausibles. Cela implique la défense aérienne par des systèmes terrestres à courte distance, la capacité de brouiller électroniquement et/ou de lancer des drones de toutes sortes, de combler les lacunes dans le service d’assistance aux autorités civiles, de collaborer au moins avec les Etats voisins pour la détection précoce, l’alerte précoce et la protection de l’espace aérien, mais seulement au niveau de la police aérienne, au lieu de développer des capacités offensives avec le nouvel avion de combat coûteux. Celui-ci affaiblit l’armée dans les domaines qui apporteraient un gain de sécurité – sans compter qu’il est très sensible aux erreurs et qu’il devrait encore nous causer beaucoup de problèmes (voir encadré).


Les malheurs du F-35

«Cet avion de combat multitâche est capable de mener à la fois des missions de combat et de police aérienne… quand il vole», pouvait-on lire récemment dans La Liberté (4 juin 2024). La liste des défauts est apparemment très longue. Ainsi, on pouvait notamment lire dans l’analyse étalée sur deux pages l’état du F-35:

«Il a l’inconvénient de rester trop souvent en panne. L’examinateur en chef des armes du ministère américain de la Défense a indiqué au début de l’année que l’ensemble de la flotte de F-35 avait atteint un taux de capacité opérationnelle de 53,1% en 2023 et une capacité opérationnelle totale de près de 30%. En d’autres termes, sur 20 avions, une dizaine sont en mesure de voler à tout moment et six d’entre eux peuvent effectuer toutes les missions qui leur sont assignées».


Plus adaptée à la menace et moins chère: la défense cyber

Hug en est convaincu: une armée orientée de cette manière coûterait beaucoup moins cher à la Suisse. Il souhaite utiliser les moyens ainsi libérés pour la sécurité en tant que «bien public global». La Suisse devrait s’y sentir obligée, car l’UE et l’OTAN offrent à la Suisse une sécurité que nous n’atteindrions jamais par nos propres moyens, en raison de notre géographie. La Suisse devrait s’engager beaucoup plus pour l’Ukraine et les pays environnants afin de les stabiliser. La Suisse devrait également en faire plus pour les pays du Sud. Bien qu’ils soient géographiquement très éloignés de nous, ils sont néanmoins importants pour notre sécurité en raison du changement climatique, de la migration et des risques de pandémie.

L’ancien ambassadeur Dahinden plaide également pour une politique de sécurité suisse qui «agisse sur les risques aussi loin que possible au-delà des frontières nationales – avant même qu’ils ne deviennent des menaces immédiates». En tant que petit Etat, la Suisse ne peut pas faire valoir sa puissance militaire et sa puissance économique est limitée, mais elle dispose d’un «potentiel considérable de puissance douce». Celui-ci devrait être doté de moyens suffisants et être effectivement utilisé – dans la promotion de la paix, via le rôle humanitaire de la Suisse, via l’aide à la reconstruction en Ukraine «avec une motivation explicite de politique de sécurité», mais pas au détriment de l’aide dans les pays du Sud global.

La pauvreté et les conditions de vie précaires sont les causes de dynamiques négatives avec des tensions et des conflits, a-t-il ajouté. La destruction de l’environnement, le changement climatique et les effondrements économiques pourraient également se transformer en risques et en menaces pour la sécurité. Une coopération au développement allant au-delà de la lutte classique contre la pauvreté pourrait apporter des contributions importantes contre de telles dynamiques négatives.

Le rédacteur militaire de la NZZ Georg Häsler estime lui aussi, comme Dahinden et Hug, que la Suisse n’est pas menacée par ce qui arrive à l’Ukraine. Dans la nouvelle publication Sicherheitspolitik Schweiz, Strategie eines globalisierten Kleinstaats (Politique de sécurité de la Suisse, stratégie d’un petit Etat globalisé), il qualifie «une poussée mécanisée de l’armée russe en direction de l’Ouest (d’) impossible au vu de la situation actuelle». Le Kremlin n’a même pas «l’intention de prendre le contrôle de tout le continent par des moyens militaires». Mais Häsler voit un grand danger dans le fait que la Russie veuille, sans tirer un coup de feu, «plonger l’Europe dans le chaos».

Même en ce qui concerne les scénarios de menace, le rédacteur de la NZZ Häsler tient parfois un discours similaire à celui de l’ancien ambassadeur Dahinden et de l’ancien secrétaire du PS Hug. Selon Häsler, pour déstabiliser l’Europe, «il suffit de lancer des cyber-attaques contre des hôpitaux, des attentats terroristes ou une attaque avec une arme à distance contre l’étoile de Laufenburg», la plaque tournante européenne de l’électricité. La guerre moderne est invisible et ne connaît pas de fronts clairs. La lutte est en outre menée par le biais de la faim et de la migration.

Disparité dans l’attribution des budgets

Les avis divergent toutefois fortement sur la question de savoir ce qu’il faut faire en priorité. La doctrine de Häsler se limite à la défense territoriale. L’armée doit être en mesure «d’une part de bloquer des axes et de tenir des espaces, d’autre part d’anéantir des forces adverses par des contre-offensives» et doit être orientée vers la préservation de l’intégrité territoriale de la Suisse. Cela devient prioritaire et nécessite beaucoup plus de moyens que ceux mis à disposition jusqu’à présent.

En ce qui concerne une politique de sécurité au-delà des frontières nationales, Häsler estime certes en passant qu’il faudrait compléter «la politique d’armement ou la coopération internationale». Mais il n’explore pas leur potentiel en matière de politique de sécurité.

Le mot d’ordre est de consacrer 1% du produit intérieur brut à l’armement – même sans «développement préalable des besoins» (l’ancien conseiller fédéral Villiger dans son article publié dans la nouvelle édition de Politique de sécurité suisse). Au cours des dix dernières années déjà, les dépenses militaires ont augmenté de manière supérieure à la moyenne. Entre 2014 – lorsque la Crimée a été annexée – et 2023, elles ont augmenté d’un tiers, alors que les dépenses de la Confédération pour la coopération internationale n’ont augmenté que de 15%.

Le lobby militaire au Parlement veut creuser le fossé bien davantage: «augmenter les dépenses pour l’armée de plus de 60% d’ici 2030 et réduire en même temps les moyens, déjà faibles, pour une politique de sécurité au-delà des frontières nationales. Si les militaires et leurs miliciens devaient s’imposer avec leurs exigences maximales, la sécurité du pays ne serait guère servie».

«Repenser la politique de sécurité de la Suisse – mais comment?»

L’ancien ambassadeur Martin Dahinden et l’historien Peter Hug, ancien secrétaire spécialisé du groupe socialiste, ont rédigé, sur mandat de la Société suisse de politique étrangère, des textes de base sur la question «Repenser la politique de sécurité de la Suisse – mais comment?» Après l’attaque militaire directe contre l’Ukraine, cette question s’impose sans aucun doute. Et pourtant – c’est ce qu’ils souhaitent – la discussion devrait être stimulée par de nouvelles impulsions. Car les risques sécuritaires sont plus variés qu’on ne le pense souvent. C’est à dessein que deux auteurs ont été chargés de la même mission. Les articles peuvent être consultés sur le site web de la société. Ici pour Martin Dahinden et ici pour Peter Hug.

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