Les mafias se royaument en Suisse

© Tom Def via Unsplash
En 2021 Europol eut accès au service de communication crypté pour les criminels Sky ECC et a transmis des données suspectes, que la police fédérale tente d’examiner. Non sans peine: «Jusqu’à présent, nous n’avons analysé que 20% de la grande quantité de données. Nous manquons tout simplement de ressources et de temps, or plus ces données sont anciennes, moins elles sont précieuses». Cela faute de personnel: «En Suisse, les ressources actuelles de toutes les polices permettent de mener environ cinq procédures de ce type en même temps. En termes de densité policière par rapport à la population, la Suisse est loin derrière les autres pays européens».
Dans le viseur, les mafias d’Italie, des Balkans et d’autres. Celles-ci disposent de vitrines qui permettent de laver les profits notamment des trafics de drogues. «Il y a des boutiques situées au meilleur endroit du centre-ville qui sont presque toujours vides. Ou des glaciers qui font le même chiffre d’affaires en hiver qu’en été. Dans ces cas-là, la police sait que quelque chose ne va pas. Mais il est extrêmement difficile d’entreprendre une action sur ces terrains.»
L’administration fiscale, le contrôle des denrées alimentaires ou l’inspection du travail peuvent bien sûr passer. «De cette manière, nous pouvons certes déranger, déclare la cheffe de Fedpol. Mais souvent, malgré tous les efforts, on ne trouve pas assez pour porter plainte». Dans une autre interview, elle notait par exemple la multiplication des «barber shops» en ville, dont la faible rentabilité peine à justifier leur maintien dans...
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