Comment Pascale Kramer sublime le roman choral des familles

© Jehyun Sung via Unsplash
On pourrait dire que cette story d’ado de treize ans qui s’entiche d’un oncle charmeur de vingt ans son aîné ne relève que de la lubie de gamine ou de l’emprise masculine larvée, comme on s’en obsède aujourd’hui, mais ce ne serait rien comprendre à ce roman.
Car s’il y a de l’obsession passionnelle chez la Clémence adolescente, qui rejaillit à ses quinze ans et «aboutit» à ses dix-huit ans, l’histoire de ses relations avec son oncle ne se borne pas à un scénario conventionnel d’abus, très loin de là, ni à la mise en accusation d’un prédateur sexuel, tout étant «plus compliqué», et c’est avec le temps qu’on va en juger – le temps étant la grande affaire de ce roman: ce que le temps fait de nous et comment chacune et chacun s’en tire en jugeant plus ou moins selon ses principes, ou en faisant plus ou moins l’innocent – spécialité de l’oncle Vincent en fils à maman choyé par celle-ci autant qu’il se dorlote en dorlotant toute jeune fille qui passe à sa portée – tu-es-belle-je-te baise! lancera-t-il en passant avant de se tirer pour gérer ses affaires de revendeur de luxe…
Donc on pourrait dire de ce puant caresseur à qui rien n’est censé résister: le mâle blanc typique, résidu de patriarcat, pervers narcissique comme pas deux et juste digne d’être dénoncé, sauf que «c’est plus compliqué», une fois encore, et que le roman nous fait presque aimer ce grand enfant «homme à femmes» assumé,...
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