La libération des cryptos!?

Publié le 13 octobre 2023
Etre libéré par les cryptos, ou se libérer des cryptos: voici une question qu’il est bon de se poser au moment où vient de s’ouvrir le procès du patron de FTX, la deuxième plus grande bourse de cryptos au monde. Si les cryptos vous excitent, choisissez dans le titre de cet article le point d’exclamation; si vous doutez de leur intérêt choisissez le point d’interrogation.

Dans les deux cas, il y a des arguments à prendre en considération. Nous en proposons certains, et attirons l’attention sur le rôle des médias et des pouvoirs publics dans cette question.
Les termes de la question
Poursuivons la paraphrase de Hamlet: «Y a-t-il plus de noblesse à endurer les coups et les revers d’une possible fortune, ou à s’armer contre elle et mettre un frein à une marée de douleurs?» En d’autres termes, vaut-il mieux prendre le risque de spéculer en achetant des cryptos, ou alors vaincre la peur de rater sa chance en restant à l’écart de ce nouvel actif financier dérégulé?
Le fait est que la valeur du Bitcoin a beaucoup augmenté depuis sa création. Les rares qui en ont depuis le début se sont bien enrichis. D’où l’idée que si on n’est pas de ceux-là, alors on est passé à côté de quelques chose. C’est l’effet FOMO: fear of missing out.
Il est vrai aussi que beaucoup ont perdu de l’argent en spéculant sur les cryptos. D’après un rapport de la Bank for international settlements, entre 2015 et 2022 cela a été le cas de 73 à 81% des investisseurs particuliers en Bitcoin à travers le monde. Cela dit, peut-être qu’il vaut la peine de prendre des risques pour défendre une idée qui apparaît comme révolutionnaire, et contribuer à faire vivre un système monétaire libre du contrôle des banques centrales, sans engendrer d’inflation. Cette dernière n’est-elle pas un fléau, tenant sous son joug une large partie de la population mondiale? (En Argentine l’inflation vient d’atteindre 124%!)
Or, il se trouve que les cryptos ne sont que très peu utilisées comme moyen de paiement de biens (réels), ce qui les disqualifie en tant que monnaie, et comme bien d’autres secteurs, celui des cryptos a subi ce que l’on peut appeler – d’après No crypto de N. Hadjadji – une «normalis...

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