L’Atelier contemporain 2013-2023

Publié le 25 août 2023
Avec 150 titres parus dans diverses collections, monographies, écrits d’artiste, livres de poche, L’Atelier contemporain fête ses dix ans d’existence.
Nous avions découvert cet éditeur en 2019 avec «Le Geste du regard» de Renaud Ego, un essai enchanteur et passionnant sur la peinture préhistorique. Nous avons parlé ici de pas mal de ses livres.

Ses trois dernières publications concernent le peintre Gilles Aillaud qui va être exposé cet automne pendant quatre mois à Paris, au Centre Pompidou, un échange de correspondance autour du Winterreise, le Voyage d’hiver de Franz Schubert, entre un peintre et un écrivain, et le dernier numéro d’une revue qui se propose de redéfinir l’antique concept de beauté.
Gilles Aillaud, peintre d’animaux
Dans Chères images, Nicolas Pesquès mêle théorie, descriptions et souvenirs du peintre. 
Né en 1928 et mort à Paris à 2005, Gilles Aillaud est le fils d’Emile Aillaud, l’architecte auteur des Tours nuages de Nanterre qu’on a beaucoup vues lors des récentes émeutes en France parce que c’est là que Nahel a été tué.
Ayant un goût prononcé pour la philosophie, préférant Spinoza à Montaigne, fréquentant Sartre, critiquant Camus, anti duchampien primaire, co-organisateur d’un scandale, La mort tragique de Marcel Duchamp, une série de toiles montrant ce dernier jeté dans les escaliers, devenu hémiplégique à 50 ans, mais ensuite dans la résilience, il effectue en 1988 un voyage au Kenya et meurt donc en 2005 des suites d’une longue maladie.
Technique et sujet
«Enfant, je faisais des tableaux d’animaux, j’allais dessiner au Jardin des Plantes avec ma sœur, un tableau par jour, des flamants roses, des scènes rêvées...».  
Pas de distanciation à la Bertold Brecht, non. Une pleine confiance accordée sans aucune réserve aux pouvoirs de l’illusion. Pas de drame. La couleur est locale et on reconnaît toujours ce qui est représenté. Trois périodes, l’une politique, militante, les deux autres, les animaux en cage et puis  les animaux dans la nature, juste descriptives et démontrant un visible plaisir du faire en soi et pour soi, un pur plaisir de peindre.
Bref, Gilles Aillaud, loin de tout projet d...

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