Spielberg en son miroir (déformant)

© Universal Pictures
La grande malchance de The Fabelmans est sans doute d’arriver dans la foulée d’Armageddon Time de James Gray et de souffrir de la comparaison. Face à ce retour sur soi si douloureusement intime et tout à la fois élargi au politique, celui de Spielberg pourra soudain paraître nettement plus artificiel et superficiel. Venu après le très surfait Belfast de Kenneth Branagh, il aurait fait tout autre figure! A l’arrivée pourtant, il emporte l’adhésion, à la manière typique de Spielberg: par sa formidable science du spectacle doublée d’une authentique quête de profondeur, aussi réarrangés et manipulateurs que puissent sembler par ailleurs ces souvenirs.
Pour un cinéaste qui a toujours tenu son moi à bonne distance de l’écran, l’effort est de toute manière remarquable et offre un aperçu passionnant de ce qui a formé l’un des principaux créateurs de notre temps. Pour preuve, il co-signe lui-même le scénario, comme il ne l’avait fait jusqu’ici que pour Rencontres du 3e type et A.I.-Intelligence artificielle, avec l’aide du dramaturge Tony Kushner (Angels in America, avec lequel il avait déjà collaboré sur Munich, Lincoln et West Side Story). Il en résulte une sorte de «portrait de l’artiste en jeune homme» forcément moins spectaculaire que ses autres films, et qui recourt dès lors à une forme de théâtralisation, en trois temps et un épilogue.
Documentaire ou fiction
Comme chez James Gray, il y a d’abord une certaine mise à distance, la famille Spielberg étant devenue Fabelman. Et de sorte qu’il n’y ait aucun doute quant...
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