Non, ce n’est pas un plaidoyer pro domo. Quiconque pense qu’un journalisme vif, curieux, critique, est utile à la démocratie a du souci à se faire. Sa liberté, certes encore grande, est menacée de toutes parts. Tour d’horizon.
Dernière alarme en date. On apprend que le Conseil des Etats concocte une modification de la loi. Il serait plus facile désormais de faire interdire, au stade de sa préparation ou de sa parution, un article présumé dérangeant par une personne mise en cause. Les «mesures provisionnelles» en langage juridique. En clair: les mesures bâillons. C’est le site «Gotham City» qui a attiré l’attention du public sur ce projet liberticide. Spécialisé en criminalité économique, il a subi cinq interventions de la sorte en 2020, le plus souvent tranchées en sa faveur. Mais à grands frais d’avocats. «Reporters sans frontières» dénonce vigoureusement le durcissement. Ce qui ne trouble pas le président de la commission juridique du Conseil des Etats, Beat Rieder (VS): «Il y a toujours trop d’articles de presse qui recherchent le sensationnalisme, sans respecter la sphère privée des personnes concernées. Cela ne va pas.» Vive donc les muselières! Lire la suite…