Une jeune fille brune n’en finit pas de nous faire retrouver le temps

© Bon pour la tête 2018 / Matthias Rihs
Il y a de la scène
primitive, d’une folle intensité, dans la rencontre d’une nuit, pour ainsi dire
océanique, qui se réduit apparemment à l’effusion sensuelle de deux jeunes gens
que les circonstances sépareront au matin, au regret probable de la jeune
fille que le jeune homme écervelé n’aura pas su retenir.
Y avait-il de quoi
faire un roman de cette fusion purement sexuelle de deux jeunes gens qui se
sont rencontrés le soir même, dans des
circonstances dont le côté scabreux frise le sordide?
C’est évidemment la
question qu’on pourrait se poser «à froid» sans avoir lu les premières pages de
La jeune fille brune d’Alexandre
Tisma, qui nous plongent immédiatement dans l’atmosphère glauque de ce premier
hiver d’après la guerre où le sexe effréné relève de la compulsion quasi collective.
Plus précisément, le
narrateur de La jeune fille brune,
dans le début de sa vingtaine,
journaliste localier glanant les nouvelles de province au service d’un
grand quotidien de Belgrade, s’est retrouvé dans le bled perdu de Senta, au nord-est de
la Voïvodine où, après une soirée bien arrosée en compagnie d’un courtier en
bétail rencontré par hasard, il en est
venu à partager avec celui-ci, dans une chambre de pension miteuse, une timide
jeune fille brune aussi consentante que taiseuse, etc.
L’art incomparable
d’Alexandre Tisma, illustré par les romans saisissants que sont L’Usage de l’Homme, L’école d’impiété,...
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