Regarde-moi dans les yeux

© SISTER DISTRIBUTION
La place accordée à la langue des signes dans Love Life vend la mèche: ceci est, sinon une suite, du moins un film passablement inspiré par Drive My Car. Né en 1980 et de deux ans plus jeune que Ryusuke Hamaguchi, l’auteur de ce film phénomène de l’an dernier, Koji Fukada avait été découvert un peu plus tôt en Occident avec le troublant Harmonium (2016). Cinéaste aussi imprévisible qu’inégal, avec déjà dix longs-métrages à son actif en vingt ans, le voici qui se place le temps d’un film dans le sillage de son collègue, décrochant enfin une place en compétition à la Mostra de Venise. Mais il ne s’agit là que de saine émulation, tant il est vrai qu’on retrouve ici un certain vacillement du quotidien, entre tranquillité et malaise, qui lui appartient en propre. Un auteur japonais qui compte est né, raison de plus pour découvrir ce film mine de rien passionnant.
L’histoire de Jiro et Taeko est celle d’un couple «normal», épouvé par un coup du sort. Ils vivent dans un quartier d’habitation normal, un petit appartement dans un grand immeuble. Lui occupe un poste à responsabilité aux services sociaux tandis qu’elle y a une fonction de terrain et ils se sont d’ailleurs rencontrés au travail – tout ceci, on l’apprend en cours de route. Le film commence avec les préparatifs d’un double événement: une petite fête pour saluer la victoire de leur fils Keita, six ans, dans un tournoi en ligne d’Othello (un jeu qui aura...
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