Mesguich en voix off

Daniel Mesguich et Sterenn Guirriec, – © Miroir et Métaphore
Un homme, peut-être un voyageur, est seul dans un bar. Hormis la serveuse, il n’y a personne. Par désœuvrement, par besoin de parler ou plus simplement, afin de peupler le silence, il entreprend de raconter une histoire à la jeune femme. Son langage est châtié, sa culture vaste, quasi encyclopédique; manifestement il a beaucoup voyagé. Au contraire de la serveuse, issue d’une campagne rude, où les mots n’ont pas le même poids, ni surtout le même usage.
S’en suit une sorte de joute verbale, où alternent séduction et refus. Confrontation de deux mondes, de deux univers. Car la jeune femme ne manque pas de répartie. «Vous êtes dur!» se récrie l’homme – On ne m’a pas appris autre chose », lui répond-elle. Peu à peu pourtant, tous deux se rapprochent. Leurs langages se rejoignent à travers une forme de poésie que tous deux inventent, faite de rêves et de désirs. Mais ils ne sont pas seuls.
Entre eux deux un troisième personnage s’interpose en quelque sorte. Une troisième voix, qui ne cesse d’interférer. Elle prend la forme d’un poste de télévision, qui, s’allumant de façon intempestive, déverse un flot continu de paroles sans signification: talk-shows ineptes, commentaires sportifs affligeant de sottises, avis d’experts tous plus mondialisés les uns que les autres, etc. Ce que l’homme appelle le «Grand Infâme». Ce «langage des communicants, des économistes, des technocrates, explique Daniel Mesguich dans un entretien à PlusdeOff, où il n’y pas de poésie, où il n’y a que tractation...
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