Lorsque l’amour profane atteint le sacré

Song to Song, Terrence Malick, 2017
Pour ce huitième long-métrage, Terrence Malick met en scène deux couples, liés de près ou de loin au monde de la musique. D’un côté Faye et le chanteur BV (Ryan Gosling), et de l’autre un magnat de l’industrie musicale (Michael Fassbender) et une serveuse (Natalie Portman). Un quatuor dont les vies et les sentiments s’entremêlent, et où chacun mène une quête identitaire. Un sillon qui mériterait cependant quelques variations de la part du réalisateur. Les questions existentielles des personnages en voix over se retrouvent dans tous ses films, risquant la parodie.
Song to Song, c’est une proposition de définition de l’amour, avec un grand A. C’est aussi une photographie magnifique, une exploration des prises de vue (avec des effets «fish eye» notamment), couplées à des questions profondes. L’amour est-il un leurre? Est-ce que le couple est une fuite identitaire, une manière de se construire à deux car incapable de se façonner seul? Est-ce que le désir est frivole? L’amour du sexe est-il un péché?
Manichéisme amoureux
Une dichotomie est posée dès l’ouverture du film: le sexe et l’amour. Deux notions dissociées qui peuvent se compléter. C’est justement la prise de conscience de Faye, passant des bras de Cook à ceux de BV. Une confrontation qui peut paraître simple et moralisatrice au vu de la comparaison des deux couples.
Nous n’en savons que très peu sur ces personnages; ce vide de substance permet de se distancer du récit. Distance qui les érige comme des archétypes de la...
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