Loi Covid et pluralité: la RTS épinglée

Publié le 8 juillet 2022
Une plainte a récemment été admise par l’AIEP contre un reportage de la RTS. La pluralité des opinions n’a pas été respectée. Quel poids a vraiment cette décision?

L’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) est une commission extraparlementaire de la Confédération. Elle existe depuis 1984 mais reste encore relativement peu connue du public, même si, depuis quelques mois, les Romands sont de plus en plus nombreux à y avoir recours pour dénoncer un traitement de l’information qu’ils estiment parfois trompeur ou partisan. Le rôle de l’AIEP est d’établir si les contenus des diffuseurs de radio/télévision suisses respectent la présentation fidèle des événements, l’exigence de pluralité, la protection de la jeunesse et les droits fondamentaux. En 2021, 30 nouvelles plaintes ont été déposées auprès de l’AIEP, ce qui est globalement supérieur à la moyenne. Ces chiffres ne représentent que 2,5% des cas adressés aux organes de médiation qui interviennent en premier. En 2020, un record de 43 plaintes a été atteint. Les mesures gouvernementales liées au coronavirus ont constitué un thème prioritaire, comme par exemple dans la plainte admise contre un reportage du 19h30 de la RTS, sur la stratégie suédoise de lutte contre la propagation du virus, jugée non conforme au principe de la présentation fidèle des événements. 

Nouvelle plainte admise contre la RTS

Le 23 juin 2022, l’AIEP s’est prononcée sur un reportage réalisé par la journaliste et productrice Nathalie Ducommun pour l’émission télévisée Mise au Point, diffusé le 14 novembre 2021, soit deux semaines avant la votation fédérale sur la loi Covid. Les devoirs de diligence accrus avant les votations populaires n’ont pas été respectés dans ce sujet traitant de «la haine avant la votation sur la loi Covid» et qui s’intitule «Sous les pavés, la rage!» L’un des membres de l’AIEP m’a fait savoir qu’il est rare que l’article 4 alinéa 4 de la LRTV soit retenu comme dans le cas présent. L’AIEP est arrivée à la conclusion que le reportage a violé le principe de pluralité, car il n’a pratiquement donné la parole qu’aux partisans des mesures. Il a véhiculé une image unilatérale des responsables de la dégradation du climat politique. 

Qu’en pensent les intéressés?

Contactés, Sébastien Faure et Gilles Clémençon, respectivement producteur et journaliste à la RTS pour l’émission Mise au Point, ont livré leurs premières réactions. «Nous avons été surpris et un peu déçus. Nous estimons que c’était un sujet lié à des faits de campagne et qu’il n’était pas directement lié à la votation. Nous avons tenté d’être les plus exhaustifs possible sur les menaces faites aux politiques de tous bords. Nous avons également abordé le ressenti des manifestants, qui témoignaient de tensions et de violences verbales pendant la campagne. Il n’y a pas eu de volonté de tromper ni tronquer les propos.» Selon Sébastien Faure et Gilles Clémençon «la plainte abordait une série de griefs plus généraux sur la couverture du Covid par les médias, pour lesquels la commission n’est même pas entrée en matière.» Certains membres de l’AIEP affirment le contraire: «durant l’audience, nous sommes plusieurs à avoir reconnu que la couverture générale a été décevante au sujet de la pandémie!»

Quels sont lesdits griefs?

Le plaignant s’interroge sur la possibilité que la RTS soit indirectement responsable de la dégradation d’ambiance dont parle l’émission, à la fois parce qu’elle ne joue pas son rôle de contre-pouvoir et parce qu’elle contribue à la division. Ce que rejette évidemment la RTS. «Cette crise mondiale sans précédent a provoqué une polarisation accrue du discours public. La RTS en a été un observateur attentif parmi d’autres. Comme tous les autres médias, nous avons eu un rôle important à jouer pour recueillir, analyser, et transmettre avec le recul critique les informations liées à la pandémie» explique la porte-parole Emmanuelle Jaquet.

Je me suis demandé si néanmoins, la RTS comprenait que certaines personnes puissent être déçues voire fâchées avec son traitement de l’information. La réponse est un oui nuancé. «Les rédactions de la RTS se remettent quotidiennement en question et reconnaissent leurs erreurs si elles sont avérées. Dès lors que nous sommes un acteur essentiel au débat démocratique et que nous touchons un très large public en Suisse, nous acceptons bien sûr l’idée que certains traitements suscitent la discussion.» La plainte ayant été reçue, l’erreur pourrait être considérée comme avérée. Néanmoins, aucune mesure particulière ne semble être à l’ordre du jour pour veiller à ce que cela ne se reproduise pas. «Nos journalistes vont continuer de travailler en toute indépendance, dans le cadre d’une charte déontologique qui leur impose d’être rigoureusement impartiaux, de présenter les événements de façon fidèle et d’accorder un temps de parole équitable aux différentes parties prenantes, sur une période donnée et non dans chaque émission» argumente la responsable communication. 

Quant à savoir si la RTS remarque, comme le prétend le plaignant, que cet avis est partagé par des centaines de milliers de personnes qui ont perdu confiance en leur média public, le constat n’est pas partagé et la RTS s’en défend. «Nous ne connaissons pas la source sur laquelle s’appuie le plaignant pour affirmer que des « centaines de milliers de personnes partagent son opinion ». Nous constatons au contraire qu’en situation de crise, le service public rassemble une plus grande frange de la population autour de ses émissions d’information. Les sondages et études effectués chaque année sur notre légitimité et la crédibilité en matière d’information montrent que le public nous accorde toujours une grande confiance. Par exemple, le Digital news report 2022 de Reuters Institute, qui vient de paraître, affiche que seulement 10% de la population ne fait pas confiance à RTS info.» 

Il n’empêche que si on calcule le 10% de quelque 2 millions de Romands, ça fait bien 200’000 déçus. 

L’homme derrière la plainte

C’est Wouter van der Lelij qui, après des hésitations, a décidé de déposer plainte. Peu après les premières mesures sanitaires discriminant une partie des citoyens, cet entrepreneur genevois s’est exprimé sur LinkedIn et, y a généré une forte adhésion. «J’adorais la presse avant. Je ne m’identifierais jamais à ceux qui utilisent le terme de « merdias » et qui pensent que tous les journalistes sont corrompus. Mais quand un journal comme Le Temps se permet d’exprimer ouvertement sa position sur une votation comme il l’a fait avec la loi Covid, il y a quelque chose qui ne va pas.»

Wouter s’interroge sur ce qu’est une démocratie où les médias se permettent de se placer en juge de ce qui est bien ou non. «J’ai suspendu mes abonnements, également celui à la Tribune de Genève et à Heidi.news et cela me manque, j’aime apprendre et ouvrir mon horizon, être bouleversé dans mes certitudes. Je leur ai même écrit pour leur signifier ma déception, c’est mon seul pouvoir, ils sont privés, ils font ce qu’ils veulent. Mais la RTS est publique, elle est censée défendre tout le monde. Je n’ai pas déposé plainte pour démontrer que je détiens une vérité alternative, mais dans une démarche citoyenne. Je suis pour la RTS en fait. Tout ce que j’attendais dans la phase de médiation, c’était une remise en question de leur part. S’ils n’avaient pas fait preuve de tant d’arrogance et de mépris, je ne serais même pas allé plus loin. Je me dis que cela peut constituer un moyen de les faire avancer.» 

Le 28 juin, il a partagé sa victoire sur LinkedIn, trois jours plus tard, il avait déjà reçu 1’726 likes et 237 commentaires encenseurs. Indéniablement, il fédère. «Je ne cherche pas à créer un quelconque mouvement ou gonfler mon ego. Je ne souhaite surtout pas me placer en victime, trop de gens – dans lesquels on retrouve notamment ceux qu’on appelle complotistes – le font par rapport à cette crise, ce n’est pas la solution. Ils sont convaincus de détenir le savoir, et moi j’ai de la peine avec les gens qui sont incapables de se remettre en question, cela est valable pour les deux camps. La vraie question est de savoir ce qu’on a appris de tout ça.» Wouter en retire de grandes questions philosophiques sur la vie. Il se fiche de la pluralité scientifique, il veut simplement un débat sociétal et, qu’on se demande si on a vraiment envie de continuer à vivre dans la peur. «Même si la maladie était cinq fois plus létale, veut-on vraiment laisser nos aînés mourir seuls dans les EMS?»

Mais lui qui se questionne et ne détient pas de vérité absolue, comment peut-il prétendre que des centaines de milliers de personnes pensent comme lui? A vrai dire il n’en a aucune idée. «Je crois seulement que c’est un chiffre tout à fait plausible. La propagande médiatique inédite en faveur du « oui » à la loi Covid a choqué un grand nombre de personnes. Tient-on compte des 38% de la population qui a malgré tout voté « non » – est-il satisfait du traitement des informations lui? Au-delà du chiffre exact, il est étonnant que la RTS refuse d’admettre que tout le monde ne trouve pas sa couverture fantastique, même après cette décision de l’AIEP» argue Wouter van der Lelij. 

Tout homme d’affaires y verrait un marché à prendre, une opportunité de lancer son propre média. Alors bien sûr il y a pensé. «Je n’arrive pas à savoir si c’est ma mission, je ne prétends pas pouvoir faire mieux, c’est un métier. D’ailleurs je suis tellement émotionnel que je ne suis pas sûr d’avoir le recul suffisant» reconnait-il humblement. 

La RTS est-elle intouchable?

Presque. L’AIEP ne représente que le volet administratif, celui qui essaie de corriger sans sanctionner. En comparaison, le volet pénal est celui qui punit, et le civil permet d’obtenir réparation. Jusqu’en 2015 l’AIEP avait la possibilité d’infliger une amende, mais cette possibilité n’a jamais été utilisée. En septembre, la RTS devrait recevoir les considérants de la part de l’AIEP, elle aura alors 30 jours pour décider de faire recours au Tribunal Fédéral. Ensuite, elle peut même aller jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour dénoncer une atteinte à sa liberté d’expression, elle l’a déjà fait. Si elle accepte simplement la décision, elle devra informer la commission des mesures qu’elle va prendre en l’interne, pour qu’une telle erreur ne se reproduise plus. C’est tout. Théoriquement, le règlement de la carte de presse suisse, permet, selon l’article 14, la radiation du registre en cas de violation grave ou répétée de la Déclaration des devoirs et des droits du journaliste. Mais là aussi, ce serait du jamais-vu. 

On a les médias qu’on mérite

Consciemment ou inconsciemment, nous avons tendance à jouer aux victimes. Pourtant, le monde n’a pas besoin de plus de victimes, ni d’un messie et de ses suiveurs. Ceux qui placent Wouter van der Lelij sur un piédestal se trompent, il ne souhaite pas être un guide, il préfère d’ailleurs laisser cette histoire de plainte derrière lui.  En fait, le monde a besoin de plus de gens qui ont une vision.

«Les pensées mènent aux sentiments, qui mènent aux actions, qui mènent aux résultats» selon l’homme d’affaires T. Harv Eker, auteur de l’ouvrage Les secrets d’un esprit Millionnaire et dont le sous-titre est «Maîtrisez le jeu intérieur de la richesse». Quel rapport entre la richesse et le sujet qui nous intéresse ici? Le lien est à chercher du côté de l’enrichissement, il n’est pas forcément matériel, il peut aussi être simplement personnel, intellectuel. «Concentrez votre temps et votre énergie à la création de ce que vous voulez. Concentrez votre temps et votre énergie à penser et agir en allant continuellement de l’avant vers votre but» conseille T. Harv Eker. Si nous voulons un meilleur traitement de l’information, concentrons-nous sur les solutions, pas sur les problèmes. Ce sur quoi on se concentre prend de l’ampleur. Si on consacre de l’énergie à critiquer les médias, on ne fera que diviser un peu plus les camps: les «complotistes» versus «les journalistes». La planète a deux pôles mais elle ne se limite pas à ça, il y a bien des mers et des terres au milieu et il n’y a aucun intérêt à polariser ses habitants. De plus, l’énergie est contagieuse, elle peut se transmettre positivement ou infecter les gens. La pensée négative est le Covid de l’esprit. Au lieu de nous donner de la fièvre, elle nous pousse à nous plaindre. Au lieu de tousser, nous dénigrons. Au lieu d’être fatigués, nous sommes frustrés. Hélas contre ce fléau, personne n’a encore trouvé de vaccin. 

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