Le Sahel, épicentre du terrorisme mondial

Publié le 28 avril 2023
Alors que l’Europe est focalisée sur la guerre en Ukraine, une autre guerre, tout aussi sale, loin des projecteurs, dans des zones désertiques, fait des milliers de victimes, de personnes déplacées, de réfugiés. En l’espace de quelques années, le Sahel est devenu l’épicentre du terrorisme mondial. Au Mali, au Burkina Faso, des groupes armés djihadistes se réclamant d’Al Qaida et de l’Etat islamique ont pris le contrôle d’une bonne partie du territoire, d’où ils mènent des attaques dans les pays voisins, ayant un accès à la mer. Le nord du Togo, du Bénin, du Ghana, de la Côte d’Ivoire sont à leur tour en état d’alerte.

Chaque jour, l’Agence d’information du Burkina (AIB), publie des bulletins glaçants, qui rendent compte de la guerre sans merci que se livrent actuellement dans ce pays d’Afrique de l’Ouest djihadistes et forces armées nationales, appuyées par des milliers de volontaires. «Les vecteurs de l’armée burkinabè ont repéré un groupe terroriste sur une dizaine de motos, mardi midi, à Tanwalbougou, à une cinquantaine de kilomètres de Fada N’Gourma, dans la région de l’Est. Les frappes précises ont permis de les anéantir au moment où ils s’apprêtaient à lancer une attaque contre la localité», peut-on lire dans une dépêche datée du 25 avril. «Toujours au même moment sous un soleil de plomb, un autre groupe terroriste a été décimé pendant qu’il cherchait de l’ombre dans la zone de Guinbila, région du Centre-nord». Les informations publiées par l’agence de presse nationale se terminent invariablement par un message destiné aux «récalcitrants», priés de «déposer définitivement les armes s’ils souhaitent rester en vie».
Un «traitement patriotique» de l’information
Une «guerre sale», à l’abri des regards, dans des zones devenues inaccessibles aux médias, nationaux et internationaux. Au Burkina Faso, les correspondantes du Monde et de Libération ont été expulsées, Radio France internationale et France 24 interdites, tout comme les radios communautaires, laissant le champ libre aux informations manipulées par l’un ou l’autre camp. Dans un rapport publié début avril, Reporters sans frontières fait part de ses craintes de voir le Sahel devenir «la plus grande zone de non-information de l’Afrique», avec, à la clé, une «explosion de désinformation», pilotée y compris par le groupe Wagner, déjà bien implanté au Mali. Au Burkina Faso, face aux attaques incessantes menées par des groupes djiha...

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