Le danger de la bulle

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La crise sanitaire actuelle, dont on pourra mieux mesurer la gravité avec un peu de recul temporel et psychologique, s’accompagne d’une crise économique qui, elle, peut déjà être considérée comme étant très grave. Rien que pour le tourisme suisse, on parle d’un coût probable de 30 milliards de francs, selon un article paru début juillet dans Bilan. L’industrie culturelle vit un cataclysme financier. Dans l’ensemble de la zone euro, la chute de l’activité économique pourrait atteindre 7,5%, selon l’essayiste Nicolas Baverez, qui s’exprime dans les colonnes du dernier numéro de Commentaire.*
Un frein à la créativité
Mais à ces chiffres s’ajoute un manque à gagner plus difficilement mesurable: la chute de l’innovation – en-dehors du domaine médical, évidemment – entraînée par le confinement de nos corps et de nos esprits. C’est le danger de la bulle. Première victime collatérale de ce phénomène banal, mais plus général et divers qu’on ne le pense: la créativité. Car, au moins pour certains, c’est le contact humain qui stimule l’inventivité. Il y a certes les ermites, dont le génie foisonne à la mesure de leur isolement; mais cette ascèse suppose une tranquillité qui est l’exact inverse du climat anxiogène dont nous faisons l’expérience depuis quelques mois.
Il est en effet difficile d’avoir des idées originales quand notre pensée est ramenée en permanence à de mêmes gadgets: distributeur de gel hydro-alcoolique, scotchs jaunes sur le sol pour les distances, masques… Quand ce n’est pas cette panoplie sanitaire qui nous sert d’environnement de vie,...
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