L’ultra-endurance transposée à l’écriture

Publié le 16 juin 2023

Lors du marathon du Mont Blanc 2018. – © Chamonix Club – CC BY-SA 4.0

Avec son premier roman paru en octobre 2021 aux éditions Slatkine sous le titre «Malatraix», Emmanuelle Robert décroche une mention spéciale du jury du Prix du livre de montagne au Festival international du film alpin des Diablerets. Et nous emmène dans une intrigue rythmée, aux scènes courtes, avec ce qu’il faut de morts suspectes, de relations sexuelles et/ou amoureuses et de personnages contrastés représentatifs des différents courants de notre époque. Entretien.

BPLT: Vous avez écrit un roman extrêmement touffu qui foisonne de personnages. Est-ce qu’ils contribuent tous à faire avancer l’enquête? Ou sinon, quelle est leur utilité romanesque? Servent-ils à brouiller les pistes?

Emmanuelle Robert: Oui, ils sont tous au service de l’intrigue. Dans les livres, ce sont les personnages qui m’intéressent. J’ai été élevée au roman foisonnant, notamment les romans espagnols qui comportent beaucoup de mini-histoires à l’intérieur de la trame principale. C’est comme dans la vie, on a toujours plein d’histoires en parallèle.

Le milieu LGBTQ+ y est très présent. Est-ce un souci d’inclusivité qui vous pousse à vouloir représenter toutes les tendances de notre société?

En fait, je ne le trouve pas si présent que ça. Un roman est une vision du monde et j’ai voulu que mes personnages correspondent aux gens que je rencontre et que je fréquente, qu’il reflète en partie mon regard sur la société. Je suis toujours surprise de l’absence de certains milieux que je fréquente. Pour moi, c’était normal de leur faire une place. Des lecteurs m’ont dit qu’ils avaient eu l’impression de lire un roman qui intégrait leur propre histoire. Ayant commencé ma carrière en défendant les droits humains chez Amnesty international, je suis très imprégnée de cette notion d’égalité des droits et des chances.

En quoi l’intrigue parallèle nourrit-elle l’intrigue principale?

C’est lié à la fois aux personnages qui la portent et à la période dans laquelle elle s’inscrit, à savoir la pandémie, avec toutes ses implications financières.

Votre histoire...

Ce contenu est réservé aux abonnés

En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.

Vous accédez à du contenu exclusif :

  • Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement

  • Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau

  • Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay

  • Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens

  • Et bien plus encore… 

Déjà abonné ? Se connecter

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire aussi

SantéAccès libre

PFAS: la Confédération coupe dans la recherche au moment le plus critique

Malgré des premiers résultats alarmants sur l’exposition de la population aux substances chimiques éternelles, le Conseil fédéral a interrompu en secret les travaux préparatoires d’une étude nationale sur la santé. Une décision dictée par les économies budgétaires — au risque de laisser la Suisse dans l’angle mort scientifique.

Pascal Sigg
Sciences & Technologies

Réchauffement climatique: Bill, Greta et moi n’avons plus aussi peur

Alors que Bill Gates vient de publier un article rassurant sur le climat, Greta Thunberg se consacre désormais à la défense de Gaza. Même la science revoit à la baisse certains scénarios catastrophe et invite à plus de nuance. Analyse d’un repenti de l’alarmisme.

Pierre Gallaz
Culture

Le roman filial de Carrère filtre un amour aux yeux ouverts…

Véritable monument à la mémoire d’Hélène Carrère d’Encausse, son illustre mère, «Kolkhoze» est à la fois la saga d’une famille largement «élargie» où se mêlent origines géorgienne et française, avant la très forte accointance russe de la plus fameuse spécialiste en la matière qui, s’agissant de Poutine, reconnut qu’elle avait (...)

Jean-Louis Kuffer
Culture

Ecrivaine, éditrice et engagée pour l’Ukraine

Marta Z. Czarska est une battante. Traductrice établie à Bienne, elle a vu fondre son activité avec l’arrivée des logiciels de traduction. Elle s’est donc mise à l’écriture, puis à l’édition à la faveur de quelques rencontres amicales. Aujourd’hui, elle s’engage de surcroît pour le déminage du pays fracassé. Fête (...)

Jacques Pilet
Culture

Sorj Chalandon compatit avec les sinistrés du cœur

Après «L’enragé» et son mémorable aperçu de l’enfance vilipendée et punie, l’écrivain, ex grand reporter de Libé et forte plume du «Canard enchaîné», déploie une nouvelle chronique, à résonances personnelles, dont le protagoniste, après la rude école de la rue, partage les luttes des militants de la gauche extrême. Scénar (...)

Jean-Louis Kuffer
Culture

Quand notre culture revendique le «populaire de qualité»

Du club FipFop aux mémorables albums à vignettes des firmes chocolatières NPCK, ou à ceux des éditions Silva, en passant par les pages culturelles des hebdos de la grande distribution, une forme de culture assez typiquement suisse a marqué la deuxième décennie du XXe siècle et jusque dans la relance (...)

Jean-Louis Kuffer
Culture

Un western philosophique où les balles sont des concepts

Le dernier livre d’Alessandro Baricco, «Abel», se déroule au Far West et son héros est un shérif tireur d’élite. Il y a bien sûr des coups de feu, des duels, des chevaux, mais c’est surtout de philosophie dont il s’agit, celle que lit Abel Crow, celle qu’il découvre lors de (...)

Patrick Morier-Genoud
EconomieAccès libre

Stop au néolibéralisme libertarien!

Sur les traces de Jean Ziegler, le Suisse et ancien professeur de finance Marc Chesney publie un ouvrage qui dénonce le «capitalisme sauvage» et ses conséquences désastreuses sur la nature, le climat, les inégalités sociales et les conflits actuels. Il fustige les dirigeants sans scrupules des grandes banques et des (...)

Urs P. Gasche
Culture

Quentin Mouron ressaisit le bruit du temps que nous vivons

Avec «La Fin de la tristesse», son onzième opus, le romancier-poète-essayiste en impose par sa formidable absorption des thèmes qui font mal en notre drôle d’époque (amours en vrille, violence sociale et domestique, confrontation des genres exacerbée, racisme latent et dérives fascisantes, méli-mélo des idéologies déconnectées, confusion mondialisée, etc.) et (...)

Jean-Louis Kuffer
Culture

«L’actualité, c’est comme la vitrine d’une grande quincaillerie…»

Pendant de nombreuses années, les lecteurs et les lectrices du «Matin Dimanche» ont eu droit, entre des éléments d’actualité et de nombreuses pages de publicité, à une chronique «décalée», celle de Christophe Gallaz. Comme un accident hebdomadaire dans une machinerie bien huilée. Aujourd’hui, les Editions Antipode publient «Au creux du (...)

Patrick Morier-Genoud
Culture

Quand Max Lobe dit le Bantou s’en va goûter chez Gustave Roud…

«La Danse des pères», septième opus de l’écrivain camerounais naturalisé suisse, est d’abord et avant tout une danse avec les mots, joyeuse et triste à la fois. La «chose blanche» romande saura-t-elle accueillir l’extravagant dans sa paroisse littéraire? C’est déjà fait et que ça dure! Au goûter imaginaire où le (...)

Jean-Louis Kuffer
PolitiqueAccès libre

Des insecticides hautement toxiques dans nos forêts!

Le Conseil fédéral prévoit d’assouplir la réglementation sur l’utilisation des produits chimiques et de transférer les autorisations en la matière aux cantons. Il met en avant la protection des abeilles contre le frelon asiatique. Mais même les apiculteurs s’y opposent. Les organisations environnementales et les experts tirent la sonnette d’alarme.

Bon pour la tête
Culture

Quand Giuliano Da Empoli s’en prend aux nouveaux prédateurs

A l’inquiétude croissante et confuse qui prévaut aujourd’hui, l’essayiste, en homme de grande expérience «sur le terrain», observateur lucide nourri d’Histoire et dont le présent récit foisonne d’anecdotes significatives, oppose sa lucidité d’esprit libre en nous promenant du siège new yorkais de l’ONU aux coulisses machiavéliennes de Riyad ou Washington, (...)

Jean-Louis Kuffer
Culture

Deux écrivains algériens qui ne nous parlent que de l’humain

Kamel Daoud, avec «Houris» (Prix Goncourt 2024) et Xavier Le Clerc (alias Hamid Aït-Taleb), dans «Le Pain des Français», participent à la même œuvre de salubre mémoire en sondant le douloureux passé, proche ou plus lointain, de leur pays d’origine. A l’écart des idéologies exacerbées, tous deux se réfèrent, en (...)

Jean-Louis Kuffer
EconomieAccès libre

L’exorbitant coût environnemental et social du tourisme de masse en Croatie

Des villes qui accueillent jusqu’à 10 000 touristes par jour, un nombre effarant d’infrastructures construites dans des zones protégées, une augmentation de 25 % de la pollution microplastique dans l’Adriatique… Avec plus de 100 millions de nuitées en 2024, le tourisme est l’un des principaux moteurs économiques du pays. Mais (...)

Bon pour la tête
Culture

Quand Julien Sansonnens décrit juste une vie dans «Une vie juste»

Après avoir traité de sujets plus dramatiques en apparence, comme dans «L’Enfant aux étoiles» évoquant la tragédie de l’Ordre du Temple solaire, l’écrivain sonde les eaux semblant paisibles, voire stagnantes d’une vie de couple approchant de la cinquantaine, mais les Suisses au-dessus de tout soupçon risquent, eux aussi, de se (...)

Jean-Louis Kuffer