A Venise, l’art contemporain exténué
Biennale de Venise 2024. © Arsène Laufer
Les artistes qui ont gagné la postérité, quel que soit leur mode d’expression, ont tous un point commun: ils ont emprunté de nouveaux chemins. Ils annoncent l’avenir à leur manière et contribuent à en dessiner les contours. Ils sont l’exception, souvent choquante, qui annonce la règle. Parmi les exemples les plus récents on peut citer Andy Warhol et ses sérigraphies ou Marina Abramovitch et ses performances. Mais ce sont déjà des classiques et, même si le marché les regroupe sous la mention «contemporain», ils font désormais partie du canon. On peine à distinguer de nos jours un ou une artiste qui, comme les deux exemples cités, bouleverse le monde de l’art d’une façon si radicale.
Ainsi c’est à Venise qu’on doit se rendre tous les deux ans pour se faire une idée des dernières tendances de la scène artistique contemporaine – et non pas du marché, même si les limites sont floues. Le marché, c’est à la foire Art Basel qu’on va s’en informer, et celui-ci fonctionne à plein régime sur un mode désormais convenu: tout pour les très riches, rien pour les autres, un jeu de dupes qui permet d’offrir au public l’illusion convaincante d’une santé de fer.
La Biennale s’est imposée durant le XXème siècle comme l’épicentre de l’art contemporain et offre l’occasion à 75 pays, surtout européens, d’y présenter leur production actuelle dans des pavillons nationaux. En déambulant dans l’édition 2024, joliment intitulée «Foreigners everywhere», j’ai été à nouveau pris d’un doute abyssal. Car quel que soit...
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