Les étonnantes associations d’Ignazio Cassis

Publié le 21 octobre 2017
Un train peut en cacher un autre, dit-on en France. Une association aussi. On a cru que Ignazio Cassis s’était inscrit à proTELL, le lobby des armes, pour une raison électorale et s’en est démis après son élection au Conseil fédéral. En fait le sujet lui tient à cœur depuis longtemps. Il est membre du comité d’une association tessinoise dont c’est le cheval de bataille: Liberta e Valori. On trouve dans cette boutique des propos qui laissent songeurs.

Ce petit club attaché «à la défense de la liberté individuelle et des valeurs enracinées dans notre culture» se manifeste depuis des années par la diffusion d’articles dans la presse tessinoise. Pour le droit de posséder des armes, mais pas seulement. Quelques autres thèmes reviennent en boucle: la souveraineté suisse, l’aversion anti-européenne et une admiration sans bornes pour Israël. 
L’égérie du mouvement, Iris Canonica, ex-membre du Parti socialiste, aujourd’hui proche de la Lega ticinese, n’y va pas de main morte. Pour elle, la volonté de limiter dans l’espace Schengen la possession d’armes est un complot. «L’intention de l’UE de désarmer les citoyens est plus qu’évidente.» Et cela ira loin… «Il est clair qu’après les militaires, les tireurs, les chasseurs, les collectionneurs, l’attaque se portera vers d’autres secteurs de la société. Nous sommes tous impliqués.»
Pour cette dame, l’Union européenne, c’est la tyrannie à la façon soviétique. «L’URSS était dirigée par 15 oligarques non élus (le Politburo) qui se désignaient réciproquement et ne devaient rendre de compte à personne. L’UE est aussi dirigée par 28 superbureaucrates superpuissants réunis dans la commission européenne. Non élus par le peuple mais nommés par les lobbies politico-financiers des pays respectifs (…) Certes l’UE a un parlement élu mais l’URSS avait quelque chose de semblable, le Soviet Suprême. A fonction était d’avaliser les décisions du Politburo, mettant en scène une parodie de débat démocratique.»
Moins surprenant, Iris Canonica et ses amis pourfendent sans cesse l’immigration et voue l’islam aux gémonies. Ils expriment en revanche une admiration systématique pour Israël, un modèle pour la Suisse. Ils considèrent que l’antisionisme est de l’antisémitisme pur et simple.
De la suite dans ...

Ce contenu est réservé aux abonnés

En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.

Vous accédez à du contenu exclusif :

  • Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement

  • Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau

  • Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay

  • Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens

  • Et bien plus encore… 

Déjà abonné ? Se connecter

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire aussi

Droits de douane américains: une diplomatie de carnotzet et de youtse

Le déplacement de Karin Keller-Sutter et de Guy Parmelin aux Etats-Unis, pour tenter d’infléchir la décision d’une taxe supplémentaire de 39 % pour les exportations suisses, a été un aller-retour aussi furtif qu’inutile, la honte en rabe. L’image de nos représentants à Washington, l’air perdu, penauds et bafouillants, fixe définitivement (...)

Jamal Reddani
Accès libre

La désastreuse politique d’Ignazio Cassis

Le silence assourdissant sur l’horreur de Gaza et l’expansionnisme violent d’Israël démolit la crédibilité internationale de la Suisse. Par ailleurs le dossier de la mise à jour des relations bilatérales avec l’UE est conduit avec une telle maladresse que les adversaires de l’accord ont bon espoir de faire couler le (...)

Jacques Pilet

Le lent déclin de la diplomatie suisse

Incapable de forger un consensus, la Suisse a dû abandonner l’organisation du sommet humanitaire sur la Palestine. Quand se rendra-t-elle compte que ce n’est pas en sautant comme un cabri, en criant «Multilatéralisme! Multilatéralisme!» et en sortant de sa poche quelques millions pour secourir des ONG imprudentes qu’on va sauver (...)

Guy Mettan
Accès libre

Une Suisse la tête dans les nuages

La tourmente du monde? Elle chamboule les voisins mais n’émeut pas le Conseil fédéral dont le silence devient assourdissant. Comme si aucune conséquence directe ou indirecte ne pouvait se ressentir dans le pays. Cela à l’heure où c’est le grand vide du côté de la sécurité et du renseignement. Flegme (...)

Jacques Pilet

Armée suisse: les lâcheurs se pavanent

Face à la débâcle du DDPS, les capitaines quittent le navire les premiers. Et personne au gouvernement pour réagir. D’ailleurs, peut-on encore qualifier un tel club de gouvernement?

Jacques Pilet
Accès libre

Transparence, suite et pas fin

Nous parlions l’autre jour du blocage des informations sur l’achat massif des vaccins par l’OFSP. Or celui-ci, avec l’assentiment du Conseil fédéral, est reparti à l’assaut de la transparence, en introduisant, malgré les protestations, un article (52 c) à la loi sur l’assurance-maladie: il permet de déroger à la publication (...)

Jacques Pilet

Il ne suffit pas d’une bûche pour être heureuse, constate Prune

Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// Entre son amant agriculteur et elle, il y a quelques différences de sensibilité, notamment en ce qui concerne le réchauffement climatique et la condition animale. Pour Noël, Prune a réalisé une œuvre d’art pour chaque membre de sa famille alors que (...)

Patrick Morier-Genoud
Accès libre

Simon-Pierre se sent nerveux et hésite à prendre un bain pour se détendre

Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// Très sensible, il supporte mal d’avoir un père de gauche et il considère que sa sœur est une dépravée sexuelle. Sa relation avec Slimane en pâtit, ce qui le rend encore plus malheureux. Admiratif des loups et de Vladimir Poutine, Simon-Pierre (...)

Patrick Morier-Genoud
Accès libre

Ce qui devrait changer au Conseil fédéral

La Suisse est le seul pays au monde où les ministres décident, sauf de rares exceptions, du temps qu’ils souhaitent passer au pouvoir. Sauf surprise, cela se passera ainsi le 13 décembre. Comment ne pas s’étonner de cette pratique contraire aux intérêts du pays? Il arrive qu’un conseiller fédéral, une (...)

Jacques Pilet

Un pouvoir faible est une force mais…

Le 13 décembre prochain, les Chambres rééliront le Conseil fédéral et choisiront un nouvel élu parmi les deux candidats socialistes retenus pour succéder à Alain Berset. Des rumeurs circulent quant à une éventuelle attaque contre le siège d’Ignazio Cassis. Sans fondement sans doute mais non sans raison, car ce dernier (...)

Guy Mettan

Simon-Pierre a une attirance irrépressible pour les gladiateurs

Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// Il refuse de choisir entre Vladimir Poutine et Evgueni Prigojine et imagine qu’Alain Berset serait très viril en jupette de cuir, bien que socialiste. Si la mollesse culturelle de la RTS désole Simon-Pierre, il essaie de se rapprocher de Slimane, un (...)

Artistiquement et sexuellement, Prune s’interroge et fantasme

Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// Etienne, son petit ami, la déçoit un peu tandis qu’un agriculteur de ses connaissances provoque le trouble en elle. Comme toujours, elle sait parfaitement mettre l’actualité politique en perspective et en lien avec les changements sociétaux et sa vie quotidienne. Ayant (...)

Accès libre

Le Conseil fédéral ne s’embarrasse pas de l’Etat de droit

Ce dimanche soir 19 mars 2023, les Suisses n’en croyaient pas leurs oreilles. Le gouvernement venait de décréter la fusion d’une grande banque au nom symbolique de Crédit suisse, chancelante, avec l’autre géante, UBS, que l’on espère plus saine. Cela sans consulter le Parlement, ni même des experts extérieurs à (...)

Accès libre

Prune est convaincue que ce n’est pas la taille du poireau qui fait sa saveur

Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// Son frère ayant dénigré le membre reproducteur de son nouvel amoureux, Prune s’interroge sur l’importance de la dimension des pénis. Ce d’autant que la virilité n’est pas sa tasse de rooibos et qu’elle apprécie peu les militaires comme Mike Horn ou (...)

Même la politique ne parvient pas à faire oublier son amant à Nadège

Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// L’humiliante défaite de la Suisse à la Coupe du monde de football la met en colère, l’élection d’une socialiste jurassienne au Conseil fédéral la désole, mais le manque qu’elle ressent est plus fort que tout. Seul son sextoy attenue le chagrin (...)

Accès libre

Les lobbies entrent au gouvernement

Selon toute probabilité les deux nouveaux au Conseil fédéral seront Albert Rösti, l’UDC bernois, conseiller national, et Eva Herzog, conseillère aux Etats bâloise, du PS. Or ces deux personnalités posent un sérieux problème politique, peu soulevé: l’influence des lobbies sur le pouvoir.