Au pays des tueries de masse

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Rien à faire, Hollywood continue d’attirer les cinéastes du monde entier tel un aimant irrésistible. Il est pourtant loin l’âge d’or qui permettait aux exilés, par leur nombre et leur culture, de tirer le cinéma américain vers le haut. Aujourd’hui, c’est chacun pour soi, souvent appâté par la course à l’Oscar du meilleur film étranger, puis en règle générale piteusement défait par la logique du box office. Pour l’Argentin Damián Szifron, le bilan est particulièrement amer: après avoir épaté le festival de Cannes avec son troisième opus, le grinçant film à sketches Les Nouveaux sauvages (Relatos salvajes), finaliste aux Oscars 2015, il a dû ronger son frein pendant de longues années pour voir son film suivant, réalisé aux Etats-Unis, sortir sans gloire… à la veille de Cannes. Mais aussi décevant soit-il, Misanthrope (retitré To Catch a Killer aux Etats-Unis) reste un film intéressant.
Il y a d’abord ce titre, qui résonne d’emblée fortement. Dans une grande ville américaine qui célèbre le Nouvel An, les fêtards d’une penthouse party au sommet d’un immeuble sont pris pour cible par un sniper. Plans d’hélico nocturnes, feux d’artifice dans le ciel, centaine de personnes qui s’agitent au son d’une musique techno, et soudain, des balles qui claquent et des corps qui s’affaissent. Bilan: 29 morts. Mais qui donc peut en vouloir à ce point à ses congénères pour agir de la sorte? Dans des Etats-Unis de plus en plus régulièrement endeuillés par des massacres insensés, la question posée par cette entrée en matière...
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