Lorsque les réseaux sociaux exacerbent la haine froide de la meute

© Matthias Rihs
Nous ne verrons pas ce film cet été sur la Piazza Grande de Locarno, alors qu’il eût pu marquer ce festival ouvert au cinéma indépendant et aux réalisations d’auteurs, comme nous l’avons vécu tant de fois, par exemple avec la projection de La vie des autres je ne sais plus en quelle année.
Signe des temps: c’est sur Netflix, dont l’emblème fait vertueusement grimacer certains, que nous découvrons Le goût de la haine, et tant pis pour la fausse vertu puisque la vraie, lucide, les yeux grands ouverts sur la réalité réelle d’un vice abject, y est illustrée en ressaisissant ce qu’on peut dire la complexité humaine.
Celle-ci, excluant toute simplification binaire, tisse la psychologie du jeune protagoniste au prénom de Tomasz, dont l’ambiguïté fondamentale rappelle la figure hautement trouble et troublante de Tom Ripley, séduisant et maléfique personnage de Patricia Highsmith qui me disait un jour, à son propos, que l’origine de son ressentiment gisait dans une première humiliation.
Or c’est exactement ce qui marque le départ du parcours zigzaguant de Tomasz, coyote social recalé à son examen final d’étudiant en droit, ou plus exactement viré, sacqué pour plagiat. Financièrement aidé par un oncle, dont il est amoureux de la fille Gabi, Tomasz, qui vient de la campagne, cache à ces parents citadins le fait qu’il soit exclu de l’université et s’acoquine, en tant que brillant spécialiste du Droit, à une agence de «bashing» numérique spécialisée, par le truchement des réseaux sociaux, dans le dénigrement des personnes, des...
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