«Tu quoque mi fili»

La mort de césar par Vincenzo Camuccini. – © Wikipédia
Cet article, signé Jean-Christophe Piot, a été publié sur Mediapart le 10 août 2019
Nous sommes en 44 avant Jésus-Christ, toute la Gaule est envahie et à Rome, Jules César a pris ses aises. La guerre civile n’est pas terminée, certes, mais voilà bien cinq ans que Jules distribue des baffes à ce qui reste du camp de Pompée depuis la mort de celui-ci, en 48.
Il se paye même le luxe d’être magnanime et pour citer Suétone, «c’est surtout pendant la guerre civile et après ses victoires qu’il fit admirer sa modération et sa clémence». Dans la longue liste de ceux que César choisit de ne pas découper en deux, plusieurs grands noms dont celui de Brutus qui n’a guère de raison de se plaindre de son sort: pardonné, il a aussi été nommé commandant de la Gaule cisalpine, puis prêteur.
Un traitement de faveur qui fait de Brutus une figure incontournable dans la vie politique romaine, mais une figure qui commence à trouver que la clementia Caesaris n’excuse pas tout et que le dictateur (au sens romain) commence à prendre un peu trop ses aises, voire à viser un pouvoir absolu.
Une série de symboles ont irrité les défenseurs de la République traditionnelle, comme le fait qu’on rebaptise le mois de juillet en l’honneur de César, ou qu’on l’autorise à s’asseoir sur un siège doré quand il siège au Sénat. On commence à le traiter en roi, un tabou à...
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