Une grand-messe clérico-nataliste à Budapest

Publié le 9 septembre 2019
Le 3e «Budapest demographic summit» s’est déroulé jeudi et vendredi dans la capitale de la Hongrie, réunissant de nombreux représentants étrangers autour d’une colle: comment redresser la natalité en Europe centrale?

Article signé Corentin Léotard, initialement publié dans Le Courrier d'Europe Centrale

Les chefs religieux des principales Églises du pays sont montés sur scène pour bénir la grande conférence qui s’ouvrait jeudi matin, dans le cadre somptueux du Bazár, sous le château de Buda. Pour cette troisième édition de ce sommet sur la démographie, après celles de 2015 et 2017, le ministère des Ressources humaines et la secrétaire d’État à la famille, Katalin Novák, avaient vu grand, invitant le président serbe Aleksandar Vučić, le premier ministre tchèque Andrej Babiš, le premier ministre slovaque Peter Pellegrini, ou encore l’ancien premier ministre australien Tony Abbott. Sans compter une myriade de ministres et secrétaires d’État aux affaires familiales de pays tels que la Pologne, le Brésil, le Cap Vert et le Bangladesh.
«Je suis venu pour apprendre», a annoncé modestement le président serbe, premier invité à prendre le micro, pour décrire l’état déplorable de la démographie dans son pays. «Il y a une ville de 38'000 habitants qui se trouve à 240 kilomètres d’ici, dans le nord de la Serbie. Chaque année, le pays perd une ville de la taille Kikinda», a argumenté Aleksandar Vučić. «Malgré nos efforts, les résultats ne sont pas visibles. La fécondité est plus forte dans les régions pauvres, et plus faibles dans les régions les plus riches du pays, dans la région de Belgrade. Est-ce une question d’égoïsme et d’individualisme?» a-t-il interrogé. «Partout où je vais, je vois de plus en plus d’émigration et de moins en moins d’espoir». Et de donner des gages: «Mais nous allons faire tout notre possible pour que plus d’enfants naissent dans nos familles. Et je peux vous garantir que la Serbie est prête à coopérer avec la Hongrie et les autres pays d’Europe centrale car, pour notre ...

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