Au magasin de l’Univers les listes ont toujours fait florès

© 2018 Bon pour la tête / Matthias Rihs
S’il va de soi que Madame et Monsieur Sapiens n’ont pas attendu l’invention du calepin pour établir leur première liste à commissions, dont l’origine serait à chercher dans la nuit des temps, l’on n’est pas moins épaté de découvrir, gravé sur un morceau de calcaire datant du règne du pharaon Ramsès II, au XIIIe siècle d’avant notre ère, un rapport détaillé, établi par une main anonyme, des motifs pour lesquels tel ou tel ouvrier travaillant sur les tombeaux de la vallée des Rois, en Egypte antique, fut absent tel ou tel jour.
Pas étonnant et le plus fréquent à se trouver mentionné: le motif de maladie. Mais la femme qui saigne est aussi une cause d’absence récurrente, ou le brassage de la bière, un enfant ou un dieu à enterrer ou la morsure d’un scorpion…
La liste fait alors office de document précieux pour l’archéologue, mais l’on est aussi touché de relever certains détails émouvants ou piquants, comme lorsque le fameux satiriste Thomas Nashe, dans son inventaire des Huit sortes d’ivresses, datant de 1592, se plaît à distinguer les caractéristiques animales des ivrognes plutôt singes (qui sautillent et frétillent «pour les cieux») ou plutôt boucs (que l’ivresse rend lubriques), lions (qui font alors «valser les pots autour de la maison») ou renards quand leur ivrognerie «se fait ruse, à la façon des Hollandais qui ne traitent leurs affaires qu’en état d’ébriété», etc.
Classements et rangements à la Perec
Dans sa préface à l’immense compilation...
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