Un dandy voyou sur les bords flirte avec une fée sorcière

© Bon pour la tête 2018 / Matthias Rihs
Sans l’enfance et la folie, entre autres composantes non formatées, la poésie ne serait rien qu’une enjolivure verbale creuse, une espèce de jouet de luxe ou de babiole décorative, bref une façon flatteuse de dorer la pilule – et dire que la poésie est partout, autant que dire que nous sommes tous poètes ne fait qu’alimenter le dégobillage de vers creux dont les réseaux sociaux sont noyés par les temps qui courent.
Est-ce dire que la poésie est rare? Oui. Réservée à une élite? Absolument, mais pas du tout celle qu’on croit, car l’aristocratie de la sensibilité traverse toutes les strates sociales et toutes les races.
Doit-elle être accessible à tous? Pas forcément. Hermétique alors? Le moins possible, mais peut-être secrète et mystérieuse. Populaire? Et pourquoi pas? Des foules vibrent aux vers d’Adonis ou de Mahmoud Darwich et des classes entières à ceux de Rimbaud ou de Prévert qu’il faut être un Houellebecq pour trouver con.
Définissable la poésie? Peut-être par approximations. Explicable? Sûrement pas plus que ce qu’on éprouve au tréfonds du chagrin ou au pic de la joie, dans l’effusion amoureuse ou dans la mélancolie du temps qui passe.
Alors qu’en dire? Y aller mollo, si possible en toute subjectivité et avec des exemples chantés. Une citation pour la route? Volontiers: du poète en prose vélocipédiste Charle-Albert Cingria à propos du poète en vers Pétrarque:
«Quand Rossignol tombe, un ver le perce et mange son cœur. Mais tout ce qu’il a chanté s’est...
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