Perfusion culturelle

Luxe, calme de Mathieu Bertholet: une fable subtile sur la transformation de nos besoins. – © Mathilda Olmi
Luxe, calme de Mathieu Bertholet
Le raffinement trouble
L’érosion de la lutte des classes est démontré avec humour dans Luxe, calme de Mathieu Bertholet. © Mathilda Olmi
Ces grands hôtels de luxe construits en dépit du bon sens sur les montagnes élevées de Suisse deviennent les symboles d’un glissement de la société. Mathieu Bertholet, auteur dramatique, metteur en scène valaisan et directeur du Théâtre de Poche de Genève, propose une fable subtile sur la transformation de nos besoins: perchés devant des vues sublimes, les lieux de vie des palaces deviennent des mouroirs de suicides assistés.
Par la même occasion, Bertholet démontre avec humour l’érosion de la lutte des classes. Au début de la pièce, une bourgeoisie fortunée se flatte d’avoir un personnel discret à sa complète disposition: elle lève les bras comme des anges pour se laisser extraire de vêtements raffinés (les costumes traversent la mode sur 150 ans, le début des palaces en montagne). A la fin, se jetant sur les lits comme pour les tester avant un l’envol pour l’éternité, cette même bourgeoise se montre presque nue.
Clichés de la Suisse
On erre comme dans une pièce de Pirandello, sauf que le texte ici, quelques phrases seulement, agit comme une litanie déclamée en canon par des comédiens qui sombrent ensuite dans le silence.
Le romantisme délavé de Schubert, Schumann, Chopin et Ravel joué au piano par un comédien sur scène contribue à ce sentiment...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi












