Le «Sursis» de Pierre De Grandi est aussi celui de nous tous

© Marcelo Leal via Unsplash
Ce que l’on aimerait dire évidemment, histoire de rassurer le club des bien-portants, c’est que le nouveau livre de Pierre De Grandi ne concerne ni les trentenaires fringants de tous genres, ni les quadras en forme rutilante, ni même les quinquas ou les sexas qui ont échappé jusque-là aux atteintes diverses de la maladie ou de l’accident, et pourtant non: cela ne serait pas du jeu, vu que le seul fait de naître, la seule condition de mortels qui nous caractérise, djeunes ou vioques, nous place, à brève ou plus longue échéance, dans la situation de vivants en sursis qu’un seul examen suffirait à placer au pied du mur.
La situation n’est pas nouvelle, maintes fois évoquée en littérature ou au cinéma, notamment avec La Mort d’Ivan Illitch de Tolstoï, avant le chef-d’œuvre cinématographique que représente Vivre d’Akira Kurosawa, qui expriment le saisissement, la stupeur de qui apprend soudain que ses jours sont comptés. Et que dire alors, que faire avec «ça»?
Mais déjà vous vous récriez: la barbe! Encore un récit de vie! Et quoi: un vieux médecin qui raconte son cancer? Plus banal tu meurs, même si le sarcome en question est du genre rarissime, au point de faire du patient De Grandi un sujet de recherche thérapeutique, pour ainsi dire un cobaye. Or la curiosité médicale à valeur scientifique ajoutée justifie-t-elle la lecture de Sursis? Absolument pas. Car ce livre vous prend à la gorge pour d’autres raisons plus profondes ou confuses et plus persos: vous...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi












