«Le soldat disparu», un autre regard sur l’Ukraine
Un village à mi-chemin entre Kiev et le Donbass, au bout des routes de terre, une femme, puis deux, puis trois qui disent leur attente. Un fils, un mari, un amant, enfermés quelque part. On ne sait où. De la douleur dans les yeux, une colère rentrée contre l’agresseur, l’hommage aux héros, mais pas de surenchère, pas de haine. «Que la guerre cesse, que les nôtres reviennent….» La quête n’en finit pas. Auprès du CICR qui a pu «enregistrer» certains des soldats captifs, pas tous, et pu en visiter fort peu. Les délégués se donnent du mal mais les deux Etats belligérants n’entrouvrent guère les prisons, et encore moins selon les règles des conventions de Genève, c’est-à-dire sans préparation préalable, avec un suivi, sans témoin. A l’affût les familles guettent sur internet les vidéos qui courent de part et d’autre, montrant les détenus, souvent brutalisés. Cette pratique est prohibée selon les normes humanitaires, mais les visages entrevus apportent parfois une lueur d’espoir. «Il est vivant!»
Le film donne pourtant une idée de ce que vivent les captifs. Quelques-uns ont accepté de parler, d’un camp et de l’autre, relâchés grâce à des échanges de prisonniers organisés par les deux armées en conflit ou encore détenus. Ils s’expriment sans tirades, attentifs à ne pas nuire à leurs compagnons d’infortune qui n’ont pas eu leur chance. Un prisonnier russe raconte qu’il n’a jamais imaginé une telle issue: «Pour moi, c’était combattre, gagner… ou mourir.» S’il est libéré, il remontera probablement au front,...
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