A toutes les époques, les Européens ont aimé faire la fête. Des carnavals aux marchés de Noël, dont la tradition remonte au 14e siècle en Allemagne et en Autriche. Et si souvent, aux lendemains des joyeusetés, ce fut le retour des tracas et des guerres. En sera-t-il autrement une fois fêtée cette dernière Saint-Nicolas? La réflexion s’impose au-delà des certitudes opposées.
A commencer par la connaissance de l’histoire. Quand on voit aujourd’hui le quarteron de dirigeants bellicistes qui souhaitent à tout prix poursuivre le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui se détournent des plans de paix concoctés par Trump et Poutine unis dans leur détestation du Vieux-Continent, il y a de quoi craindre le pire. Tant de guerres ont commencé sans avoir été souhaitées au départ, tant d’entre elles engagées avec de beaux sentiments ont tourné au désastre. En 1870, Napoléon III déclara les hostilités face à la Prusse et ce fut la terrible défaite de la France. En 1914, plusieurs monarchies alliées souhaitaient la paix mais furent entraînées dans le cauchemar par leurs généraux, dans le jeu des prétextes et des escalades vengeresses. L’accord final de 1918, qui humilia l’Empire austro-hongrois et l’Allemagne, prépara la Seconde Guerre mondiale. Plus près de nous, l’attaque américaine contre l’Irak, au nom des «valeurs occidentales», entraîna massacres et dissensions sectaires. Ce ne fut pas mieux en Libye, où la chute de Kadhafi ouvrit de nouveaux champs aux chaos et aux terrorismes.
La seule sagesse serait de mettre fin aux conflits naissants dès leurs prémices. Par la négociation. Processus qui ne se nourrit pas d’envolées dites idéalistes mais de l’analyse des faits. Il se trouve que l’Ukraine est divisée par l’histoire: possession russe pour une part dès 1667, terre d’influences opposées du côté de la Pologne et de l’Autriche-Hongrie. La grande faute des Européens a été de ne pas mettre fin à la guerre civile, encouragée par les Occidentaux, marquée par le soutien russe aux minorités russophones de l’est du pays. Et nous nous enferrons dans la vision simpliste d’une «démocratie» dressée contre «l’impérialisme» du Kremlin. Au prix d’indicibles souffrances. Lire la suite…