«Votez Gähwiler», film suisse déprimant

Si «Votez Gähwiler» doit remporter une palme, c’est celle du film le plus déprimant du monde. Pas parce que c’est un film suisse: parce que c’est un film sur la Suisse qui essaie d’être drôle mais qui n’arrive qu’à montrer la vérité – qui n’est pas drôle.
Vous avez tous suivi l’affaire de la jeune turque recalée à l’examen de naturalisation à Buchs pour avoir cité le ski plutôt que la lutte à la culotte comme sport «typiquement helvétique» et avoué qu’elle connaissait mieux la Migros que les petits commerces locaux? Ou celle, la même semaine, de cet Allemand de 29 ans, en Suisse depuis l’adolescence, qui parle le dialecte mais recalé pour n’avoir pas su énumérer les musées et les églises réformées de la ville devant la commission de naturalisation citoyenne de Kreuzlingen (TG)? Ces affaires vous ont faire rire? Non. «Votez Gähwiler», premier long-métrage du cinéaste bernois Martin Guggisberg, 45 ans, fait le même effet. On aimerait en rire, tellement c’est absurde, et potentiellement loufoque. Mais on en sort plombé comme le wagon plombé de Lénine quittant la Suisse en 1917.
Tout commence par une haie qu’il faut tailler: celle de la villa de Therese (Ruth Schwegler), qui passe ses journées à promener son chien dans sa banlieue bucolique et fréquenter les vernissages, et de son mari Ralph (Philippe Nauer), fonctionnaire local et politicien de la droite bourgeoise en quête électorale d’un siège à la municipalité. Therese n’osant pas avouer à son mari que le jardinier habituel...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi















