«Match de pédés»: homophobie ordinaire et hétérosexualité imposées

Publié le 14 juin 2018

Des joueurs et supporters des équipes d’Arsenal et Brighton, portant des chaussettes aux couleurs LGBT à Londres
en octobre dernier, avant un match amical destiné à sensibiliser le public à la lutte contre l’homophobie.
– © Chris J. Ratcliffe/AFP

Savez-vous combien de footballeurs au monde assument leur homosexualité? Et comment ont-ils été perçus? En 2018, la question reste tabou et met mal à l’aise joueurs comme supporters.


Sylvain Ferez, Université de Montpellier


Savez-vous combien de footballeurs au monde assument leur homosexualité? Et comment ont-ils été perçus? En 2018, la question reste tabou et met mal à l’aise joueurs comme supporters.

Certes, des sondages ont récemment dévoilé que 85 % des Français jugent l’homosexualité dans le football «acceptable», et plusieurs actions à l’initiative d’associations entendent lutter contre l’homophobie ordinaire et sensibiliser le public, d’autant plus que la Coupe du monde 2018 se déroule en Russie, pays considéré comme particulièrement homophobe.

Ces campagnes, pétitions de principe ou enjeux d’expression publique, de police du langage, ont cependant leurs limites. Elles semblent même contribuer à renforcer le verni du politiquement correct, laissant dans l’ombre une multitude de pratiques qui perdurent, et dont le sens a finalement assez peu évolué.

Derrière une pratique qui se présente comme neutre et universelle, dé-sexualisée en quelque sorte, il s’agit d’exhumer la culture profondément hétérosexiste dans laquelle elle s’inscrit.

Rares coming out

En 2009, dans un ouvrage autobiographique titré Je suis le seul joueur de foot homo. Enfin j’étais…, le footballeur amateur Yohan Lemaire explique le coût inattendu de son coming out parmi ses coéquipiers.

Le scénario qu’il décrit correspond aux expériences consignées par la sociologie du sport nord-américaine. Il se déroule en trois temps. La peur de dire d’abord, et les efforts pour contrôler tous les signes qui pourraient le trahir (jusqu’à produire les apparences de l’hétérosexualité pour éviter les questions) dans un milieu perçu comme extrêmement hostile.


Yohann Lemaire raconte comment il a été « viré » de son club en 2010. Il a réalisé un documentaire sur la question.

Puis, curieusement, c’est la surprise de ne pas être exclu qui domine après l’annonce, vécue comme une épreuve, tant les signes de détestation de l’homosexualité enregistrés au fil du temps ont été nombreux. Le déchaînement de violence attendu ne vient donc finalement pas. Mais la culture hétérosexiste ne disparaît pas pour autant, conduisant lentement à l’auto-exclusion de celui qui ne peut désormais plus la supporter…

Est-ce pour ces raisons que très peu de joueurs ont affiché publiquement leur homosexualité? Et que ceux qui l’ont fait l’ont payé parfois au prix fort?

Des footballeurs «pédés»?

En mai 1998, juste avant la Coupe du monde, un événement tragique ébranle le monde du foot.

Justin Fashanu, considéré comme l’un des grands espoirs du football anglais se donne la mort, huit ans après avoir révélé au journal The Sun son homosexualité afin de faire taire des rumeurs. Son annonce produit l’effet inverse. Il devient rapidement le bouc émissaire des supporters et de son milieu professionnel. A Nottingham Forest, son propre entraîneur n’hésite pas à reprendre les insultes des supporters du club et à le traiter de «sale tante». Il doit changer plusieurs fois d’équipes.


Justin Fashanu était considéré comme l’un des plus grands espoirs du foot anglais, ici en 1980.

En 1998, le mensuel LGBT Têtu ironise alors sur l’invisibilité de l’homosexualité dans le football professionnel. Lorsqu’en septembre, «le mystère Barthez», concernant l’homosexualité possible du gardien de but de l’équipe de France, est mis à la une, le magazine s’interroge sur la présence d’«une ou deux perles rares» parmi les 22 joueurs de l’équipe de France récemment victorieuse de la Coupe du monde. Et de montrer que beaucoup de joueurs revendiquent une hétérosexualité par défaut, ou simplement évitent toute publicité sur le sujet. (Têtu, n° 27, p. 7)

La dé-sexualisation

Cette normalisation hétérosexuelle est indissociable de l’histoire même des sports modernes.

Ces derniers constituent comme des pratiques autonomes, séparées du reste des activités sociales, durant la seconde moitié du XIXe siècle (lire La raison des sports de Jean‑Michel Faure et Charles Suaud (2015)). La Fédération internationale de football association (FIFA) est créée en 1904, puis la Fédération française de Football (FFF) en 1919.

L’engagement corporel dans le jeu implique une dé-sexualisation des corps, une neutralisation de leur puissance érotique. La finalité est avant tout utilitaire. Les contacts avec les autres corps sont instrumentaux. La sexualité est mise à distance. Ici, la motricité doit être juste et efficace. Les manifestations collectives de joie (à l’occasion d’un but ou pour fêter la victoire) n’y changent rien. Elles recourent à des expressions ritualisées qui, du point de vue de ceux qui les produisent, n’impliquent aucune sensualité.

En fait, si le football donne à deviner la sexualité, c’est de manière indirecte et détournée, en performant une virilité froide et pragmatique.

Cette dernière se fonde sur deux implicites: 1) il ne saurait être question de sexualité; 2) il n’y a pas de place pour les gays.

C’est d’ailleurs pour cela que le magazine gay et lesbien Têtu prend très tôt le contrepied de la culture footballistique en hypersexualisant les footballeurs de haut niveau et cherchant à identifier des gays parmi eux.

En juin 1996, Eric Cantona fait ainsi partie du groupe d’icônes de la «génération gay» présenté dans le quatrième numéro de Têtu. Cette stratégie d’érotisation se poursuit, non sans ironie, après la Coupe du Monde 1998, où un article s’intéresse, après «la croupe de Zidane» et «le bouc de Barthez», à «la bouche à p… de Pirès» (Têtu, n° 33, avril 1999).

Le footballeur, ce corps toujours hétéro

Hormis ces exceptionnelles sorties médiatiques, le corps du footballeur reste sujet aux injonctions hétérosexuelles.

En France, Olivier Royer est le seul footballeur professionnel qui a Eric Cantona pose en novembre 2014. L’ancien joueur de footballeur, décrété «nouvelle icône» gay dans les années 90 a ensuite continué de mettre à profit son image et son corps (publicité, film). Stephane de Sakutin/AFP

Le footballeur, ce corps toujours hétéro

Hormis ces exceptionnelles sorties médiatiques, le corps du footballeur reste sujet aux injonctions hétérosexuelles.

En France, Olivier Royer est le seul footballeur professionnel qui a

Le footballeur, ce corps toujours hétéro

Hormis ces exceptionnelles sorties médiatiques, le corps du footballeur reste sujet aux injonctions hétérosexuelles.

En France, Olivier Royer est le seul footballeur professionnel qui a Le footballeur, ce corps toujours hétéro

Le footballeur, ce corps toujours hétéro

Hormis ces exceptionnelles sorties médiatiques, le corps du footballeur reste sujet aux injonctions hétérosexuelles.

En France, Olivier Royer est le seul footballeur professionnel qui a Hormis ces exceptionnelles sorties médiatiques, le corps du footballeur reste sujet aux injonctions hétérosexuelles.

Le footballeur, ce corps toujours hétéro

Hormis ces exceptionnelles sorties médiatiques, le corps du footballeur reste sujet aux injonctions hétérosexuelles.

En France, Olivier Royer est le seul footballeur professionnel qui a

Le footballeur, ce corps toujours hétéro

Hormis ces exceptionnelles sorties médiatiques, le corps du footballeur reste sujet aux injonctions hétérosexuelles.

En France, Olivier Royer est le seul footballeur professionnel qui a En France, Olivier Royer est le seul footballeur professionnel qui a publiquement révélé son homosexualité, en 2008, à 52 ans, longtemps après la fin de sa carrière.

Son témoignage fait suite à un travail de mise à l’agenda médiatique de la question de l’homophobie dans le football par l’association Paris Foot Gay (PFG).

Créée en décembre 2003, cette association de footballeurs interpelle les dirigeants du Paris Saint-Germain (PSG) qui s’engagent dès 2004 à lutter contre l’homophobie dans les tribunes du Parc de Princes.

En 2005, Vikaj Dorasso, joueur du PSG sélectionné en équipe de France, accepte de parrainer le PFG. Ce dernier initie une charte contre l’homophobie dans le football. Elle est signée par le président du PSG le 5 septembre 2007, puis par le président de la Ligue de Football Professionnel le 8 juin 2008. Neuf clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 se rallient à cette charte dans les mois qui suivent.

Mais, le 29 septembre 2015, un communiqué laconique annonce la dissolution du PFG, précisant que:

«face à l’indifférence notable, la peur des institutionnels à s’engager réellement, la honte pour certains à traiter ce sujet, nous devons nous rendre à l’évidence: nous ne parvenons plus à faire avancer notre combat contre l’homophobie.»

Montreuil contre l’homophobie, Match Paris Foot Gay, 13 décembre 2012.  Paris Foot Gay/Wikipedia, CC BY

Dix ans après le coming out d’Olivier Royer, aucun nouveau footballeur professionnel n’a fait part de son homosexualité en France.

On observe pourtant une prolifération des discours et initiatives de «lutte contre l’homophobie». Malgré la multiplication des positions officielles, affichées dans le cadre de plans de communication réglés, quelque chose résiste malgré tout, car il relève davantage du registre de l’officieux et de ce qui se transmet dans les petits gestes du quotidien; bref, d’une culture.

Les attitudes homophobes sont rarement assumées publiquement. Certes, certains commettent parfois cette erreur.

En octobre 2009, c’est le cas du club de Créteil Bébel, qui, à la veille d’un match contre le PFG, envoie un courriel pour justifier son refus de participer à la rencontre:

«Désolé, mais par rapport au nom de votre équipe et conformément aux principes de notre équipe, qui est une équipe de musulmans pratiquants, nous ne pouvons jouer contre vous, nos convictions sont de loin plus importantes qu’un simple match de foot, encore une fois excusez-nous de vous avoir prévenus si tard.»

Les médias nationaux, les élus, se saisissent rapidement du cas, pointant une expression de la «montée du communautarisme». Vilipendé, le club finit par faire amende honorable… N’a-t-il pas commis l’erreur d’écrire, ou de dire trop clairement, une gêne et un rejet qui s’expriment habituellement sous des formes moins explicites?

Toujours en 2009, c’est Louis Nicollin, président du Montpellier Hérault Sport Club, qui est pris par les radars. Le 31 octobre 2009, à l’issue de la 12e journée de Ligue 1, il traite le joueur auxerrois Benoît Pedretti de «petite tarlouze» dans une interview télé. Une sanction est proclamée à l’encontre de l’intéressé, bien connu pour ses «dérapages» verbaux. Une erreur de communication regrettable est concédée, mise sur le compte du franc-parler, des excuses suivent.

«Tir de pédé»

Pourtant, sur les terrains de football, l’homosexualité est loin d’être absente. Ce qui frappe, c’est avant tout le décalage entre son omniprésence imaginaire et son invisibilité dans le réel. Elle offre ainsi une ombre pesante, insidieusement instituée en contre-modèle.

Son spectre surgit toujours en négatif. Le «pédé», «l’enculé», la «tarlouze» caractérisent inévitablement l’autre, l’adversaire, celui qui manque son geste technique (un «tir de pédé»); bref, celui qui défaille ou ceux qui suscitent l’ennui (devant un «match de pédés»).

L’insulte est réitérée de façon redondante, selon la force de l’habitude. Lorsqu’on l’interpelle, celui qui la profère n’a a priori aucune arrière-pensée sexuelle. Il s’agit juste de qualifier le mal; en un mot, de souscrire à la désignation collective d’une contre-valeur.

La sexualité de celui qui est visé par l’insulte n’est pas réellement mise en cause. Son hétérosexualité relève de l’évidence culturelle, tout comme celle des autres participants.

Manière de signifier, l’air de rien, ce que doivent être «les footballeurs». Manière de rappeler, donc, non seulement les valeurs partagées au sein de la grande famille du football, mais aussi l’orientation sexuelle supposée les incarner.

The ConversationC’est ainsi que le football, comme fiction médiatique régit par des règles officieuses, avec ses figures et ses scripts, ses joueurs-acteurs de spectacle qui tentent – plus ou moins vainement – de «contrôler leur image», ne laisse pas ou peu d’espace à une narrative hors «norme».


Trailer du documentaire, Footballeur et homo, l’un n’empêche pas l’autre, de Yohann Lemaire, Avril films, 2018.


Article original en français dans The Conversation: Un « match de pédés »: homophobie ordinaire et hétérosexualité imposées

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire aussi

Politique

A confondre le verbe et l’action, on risque de se planter

De tout temps, dans la galerie des puissants, il y eut les taiseux obstinés et les bavards virevoltants. Donald Trump fait mieux. Il se veut le sorcier qui touille dans la marmite brûlante de ses colères et de ses désirs. Il en jaillit toutes sortes de bizarreries. L’occasion de s’interroger: (...)

Jacques Pilet
Philosophie

Notre dernière édition avant la fusion

Dès le vendredi 3 octobre, vous retrouverez les articles de «Bon pour la tête» sur un nouveau site que nous créons avec nos amis d’«Antithèse». Un nouveau site et de nouveaux contenus mais toujours la même foi dans le débat d’idées, l’indépendance d’esprit, la liberté de penser.

Bon pour la tête
Politique

Les fantasmes des chefs de guerre suisses

Il arrive que le verrou des non-dits finisse par sauter. Ainsi on apprend au détour d’une longue interview dans la NZZ que le F-35 a été choisi pas tant pour protéger notre ciel que pour aller bombarder des cibles à des centaines, des milliers de kilomètres de la Suisse. En (...)

Jacques Pilet
PolitiqueAccès libre

PFAS: un risque invisible que la Suisse préfère ignorer

Malgré la présence avérée de substances chimiques éternelles dans les sols, l’eau, la nourriture et le sang de la population, Berne renonce à une étude nationale et reporte l’adoption de mesures contraignantes. Un choix politique qui privilégie l’économie à court terme au détriment de la santé publique.

Politique

L’identité numérique, miracle ou mirage?

Le 28 septembre, les Suisses se prononceront à nouveau sur l’identité numérique (e-ID). Cette fois, le Conseil fédéral revient avec une version révisée, baptisée «swiyu», présentée comme une solution étatique garantissant la souveraineté des données. Mais ce projet, déjà bien avancé, suscite des inquiétudes quant à son coût, sa gestion, (...)

Anne Voeffray
Politique

Démocratie en panne, colère en marche

En France, ce n’est pas tant le tourniquet des premiers ministres et la détestation de Macron qui inquiètent, c’est le fossé qui se creuse entre la société et le cirque politicien, avec son jeu d’ambitions qui paralyse le pays. Le tableau n’est guère plus réjouissant en Allemagne, en Grande-Bretagne, en (...)

Jacques Pilet
Politique

Le voyage chahuté d’Ursula

Il est fait grand bruit autour d’une fable alarmiste, d’un incident minuscule lors du vol de la présidente de la Commission européenne entre la Pologne et la Bulgarie: la perturbation du GPS attribuée à la Russie et facilement surmontée comme cela est possible sur tous les avions. Quasiment rien en (...)

Jacques Pilet
EconomieAccès libre

Nos médicaments encore plus chers? La faute à Trump!

En Suisse, les médicaments sont 50 à 100 % plus coûteux que dans le reste de l’Europe. Pourtant, malgré des bénéfices records, les géants suisses de la pharmaceutique font pression sur le Conseil fédéral pour répercuter sur le marché suisse ce qu’ils risquent de perdre aux Etats-Unis en raison des (...)

Christof Leisinger
Politique

Le trio des va-t-en-guerre aux poches trouées

L’Allemand Merz, le Français Macron et le Britannique Starmer ont trois points communs. Chez eux, ils font face à une situation politique, économique et sociale dramatique. Ils donnent le ton chez les partisans d’affaiblir la Russie par tous les moyens au nom de la défense de l’Ukraine et marginalisent les (...)

Jacques Pilet
PolitiqueAccès libre

Microsoft s’enrichit sur le dos des Palestiniens

Selon des révélations étayées par des sources issues de la multinationale américaine et des services secrets israéliens, un cloud spécial a été mis en place pour intercepter les communications de millions de Palestiniens. Des données qu’Israël utilise pour mener sa guerre de représailles ethniques dans la bande de Gaza et (...)

Bon pour la tête
Politique

La géopolitique en mode messianique

Fascinés par le grand jeu mené à Anchorage et Washington, nous avons quelque peu détourné nos regards du Moyen-Orient. Où les tragédies n’en finissent pas, à Gaza et dans le voisinage d’Israël. Où, malgré divers pourparlers, aucun sursis, aucun accord de paix ne sont en vue. Où un nouvel assaut (...)

Jacques Pilet
PolitiqueAccès libre

Pourquoi les Etats-Unis n’ont-ils pas encore interdit TikTok?

L’an passé, le congrès américain a décidé que le réseau social devait être interdit s’il restait en mains chinoises, ceci afin d’éviter que les données des étatsuniens soient récupérées par Pekin. Il s’agissait prétendument d’une question de «sécurité nationale». Mais le président Trump a pour la troisième fois reporté l’interdiction, (...)

Urs P. Gasche
Politique

Les Européens devant l’immense défi ukrainien

On peut rêver. Imaginons que Trump et Poutine tombent d’accord sur un cessez-le-feu, sur les grandes lignes d’un accord finalement approuvé par Zelensky. Que feraient alors les Européens, si fâchés de ne pas avoir été invités en Alaska? Que cette hypothèse se confirme ou pas, plusieurs défis controversés les attendent. (...)

Jacques Pilet
Culture

Des nouvelles de la fusion de «Bon pour la tête» avec «Antithèse»

Le nouveau site sera opérationnel au début du mois d’octobre. Voici quelques explications pour nos abonnés, notamment concernant le prix de l’abonnement qui pour eux ne changera pas.

Bon pour la tête
EconomieAccès libre

Comment la famille Trump s’enrichit de manière éhontée

Les deux fils du président américain viennent de créer une entreprise destinée à être introduite en bourse afin de profiter de subventions et de contrats publics de la part du gouvernement fédéral dirigé par leur père.

Urs P. Gasche
Politique

Trouver le juste cap dans la tempête

La tornade qui, en Europe, s’est concentrée sur la Suisse nous laisse ébaubis. Le gros temps durera. Ou s’éclaircira, ou empirera, selon les caprices du grand manitou américain. Les plaies seront douloureuses, la solidarité nécessaire. Il s’agira surtout de définir le cap à suivre à long terme, à dix, à (...)

Jacques Pilet