Quitter Gaza? Oui, mais au prix fort

Ainsi deux médecins franco-palestiniens, Ahmed et Marwan, ont pu quitter le lieu maudit avec leurs familles. L’un d’eux a déboursé pour cela 79’000 euros pour seize personnes proches. L’autre, lui aussi établi en France, s’en est tiré avec 10’000 euros pour faire venir sa mère, impotente, et sa sœur. Les demandes auprès des autorités consulaires françaises à Jérusalem pour faciliter l’opération étaient restées sans effets. Des connaisseurs de ce trafic estiment que chaque jour environ 300 personnes franchissent la frontière de Rafah grâce à la «filière Hala».
Arrivés au Caire les rescapés ont encore besoin du soutien familial, ils doivent trouver un modeste logement pour au moins 600 euros par mois. «Les Egyptiens nous sucent le sang jusqu’à la dernière goutte», déclare Ahmed. Les deux médecins se disent néanmoins soulagés: «Nos proches ne risquent plus d’être tués, c’est le principal.» Ces familles pensent à celles et ceux qui n’ont pas eu cette chance. Une cousine d’Ahmed, restée à Rafah, a été tuée par un bombardement avec sa fille de 18 ans, tout juste bachelière. On est toujours sans nouvelles de son mari et de leurs quatre autres enfants. Conclusion de Marwan: «Ce qu’on vit est un cauchemar. On travaille en France, on y paie nos impôts. On ne réclame pas une faveur mais le respect d’un droit: celui de vivre en sécurité, ici, avec nos proches.»
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