Quand une fête populaire révèle l’âme d’un pays

© 2019 Bon pour la tête / Matthias Rihs
Il est émouvant de voir, juste avant minuit sous les étoiles, 25’000 personnes se lever et clamer leur joie sans qu’on ait envie de parler d’euphorie conditionnée, et vraiment c’était à n’y pas croire, en tout cas je n’ai jamais vécu ça comme ça…
Or, j’avoue que je n’étais pas disposé, a priori, à croire que cette quatrième Fête des vignerons à laquelle je pourrais assister de mon vivant serait plus qu’un grand machin clinquant style Son et Lumière augmenté à l’enseigne du dernier chic technologique.
Je gardais au cœur l’émotion toute pure d’un petit garçon juché sur les épaules de son paternel, 65 ans plus tôt, fasciné par le défilé tout doré des Archers du soleil et plus encore par la blondeur de la déesse de l’été Cérès dont je n’ai appris qu’avant-hier, par ma bonne amie, qu’elle avait été hôtesse de l’air «au civil»…
Jamais je n’ai revécu cet émerveillement de mes huit ans, quels qu’aient été les mérites des éditions de 1977 ou de 1999, et mon agoraphobie croissante, ma défiance persistante envers toute forme de chauvinisme ou de folklore relooké en clinquance à la manière des fonctionnaires de Présence Suisse, enfin les premiers échos faisant état d’une manifestation comparable aux démonstrations sans âme d’un Etat totalitaire avaient achevé de me décourager, d’autant que nous avions du boulot au chalet: du bois et de l’herbe à couper avec notre journalier népalais au sourire himalayen, un grand meuble chinois à installer dans l’atelier perso de Lady L....
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