Triennale sur une autoroute

Publié le 5 septembre 2017

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Le Relais du Saint-Bernard sur l’A9 reçoit la 4e Triennale d’art du Valais. Lieu improbable pour une manifestation d’art contemporain, 30 artistes confirmés, d’ici et d’ailleurs, investissent l’espace hybride, entre mécanique et nature, la plupart avec des œuvres créées pour l’événement. Pause ludique jusqu’au 22 octobre.

Le Relais du Saint-Bernard, vue en direction du Valais avec les œuvres de Lang/Baumann (Comfort #16) et Eggs & Bitschin (Pylône) au centre.

Sortie de route aux portes du Valais 
«L’autoroute agit ici comme une métaphore de l’art», raconte Simon Lamunière, pour expliquer son choix du Relais du Saint-Bernard. Curateur pendant 12 ans de Unlimited à Art Basel et curateur de l’exposition principale de la Triennale, Lamunière rappelle combien le monde de l’art ressemble à une autoroute qui draine les foules: «Aujourd’hui, il y a des foires et biennales partout!». Il voulait proposer «une sortie de route» pour cette Triennale. 
En plus des éléments classiques d’une aire autoroutière, le Relais du Saint-Bernard et sa zone de loisirs réunissent sur un kilomètre carré toutes les caractéristiques du Valais: lacs, plages, carrière, éolienne, ponts, tunnels, rivière, canal, cultures maraîchères et viticoles mais encore un parc d’attraction à la thématique du western. «Des lieux sublimes. Il ne manque que la montagne!»
Vue aérienne du Relais du Saint-Bernard où se mêlent station-service, restaurant, office de tourisme, loisirs et, jusqu'au 22 octobre, art.

La force du contexte

Pourfendeur d’une relation moins marchande à l’art, le curateur s’interroge sur la capacité pour l’art de garder sa valeur prospective. Dans son développement fulgurant, il observe une simplification du discours artistique et un rapprochement au monde du spectacle.

«L’art sert-il encore à changer le monde ou du moins à le voir différemment?»
Simon Lamunière, curateur

Il n’y a pas de courage sans danger, pas de plaisir sans audace, et pas d’art sans prise de risque, suggère-t-il. Placer la Triennale dans «un environnement quelque peu vulgaire de la marchandise et des pompes à essence», permet aux œuvres...

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