Quand l’Allemagne manipulait le djihad

Guillaume II reçu par le sultan à Constantinople. – © DR
L’histoire
a commencé bien avant la guerre. En 1898, l’empereur allemand Guillaume II
débarque en grandes pompes à Constantinople et embrasse le sultan Abdülhamid II
dont les troupes ont massacré trois cent mille Arméniens chrétiens les années
précédentes. L’Allemagne cherche un
allié. La Turquie peut être un allié précieux, économique et politique. Le
monarque à l’ample moustache de Berlin ira aussi à Jérusalem et à Damas où il tient
un discours remarqué: «Les 300 millions de musulmans dispersés sur
la Terre peuvent être assurés que l’empereur allemand sera toujours leur ami et
leur protecteur».
Lorsque la France
et la Grande-Bretagne scellent leur entente en 1904, l’Allemagne s’inquiète et
étend son projet de mobilisation islamique au-delà du Moyen-Orient, en direction
des colonies françaises d’Afrique du nord. «Placer le cimeterre rouillé
de l’islam au service de la guerre moderne et mijoter dans le vieux pot du
djihad une soupe germanique d’un goût radicalement nouveau, tel est l’objectif
de Berlin», écrit Le Naour. Derrière cette ambition, un homme: le
baron Max von Oppenheim, né dans une famille de banquiers, fasciné par l’Orient,
bourlingue dans tout le monde arabe, apprend la langue, finance des fouilles
archéologiques en Syrie, envoie des centaines de mémoires à Berlin où il
préconise «l’insurrection islamique». Le personnage enturbanné,
nommé consul au Caire où il vit dans son harem, intrigue et inquiète les Anglais
et les Français. Georges...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi














