Plongée au cœur d’un trouble psychique

L’auteure Dunia Miralles. – © DR
BPLT: Concernant le titre, pourquoi avoir donné un si joli nom au trouble borderline et à quoi se réfère-t-il?
Dunia Miralles: L’une des particularités de mon trouble, c’est que je fais beaucoup de digressions. Lors d’une promenade, j’ai senti la présence d’une dame entourée de voiles, comme sur les affiches de Mucha, et entendu une voix me dire «Je m’appelle Anubia.» J’ai compris que c’était ma dépression. Je vis avec elle depuis si longtemps que c’est comme une compagnie à qui je parle et que je peux parfois éloigner, puisque je la connais. Mais il arrive aussi qu’elle soit plus puissante que moi. Jusqu’à ce moment, elle m’avait toujours semblé très laide. Ce jour-là, j’ai ressenti une certaine gratitude qu’elle se présente à moi.
Sur le plan formel, on est frappé par l’écriture en colonne. A quoi correspondent pour vous ces fréquents retours à la ligne?
J’écris souvent des sortes de petits poèmes en prose. Cette forme me permet d’avoir une meilleure vision de ce que j’éprouve, ça épure ma pensée et me clarifie les idées.
Dans le baiser d’Anubia, le trouble borderline se confond en partie avec la dépression. Qu’est-ce qui les distingue?
Le trouble borderline implique de fréquents changements d’humeur. En une journée, je passe d’un extrême à l’autre, je peux me réveiller en pleurs, puis me sentir de très bonne humeur. Quand je suis en haut, je ne ressens pas le besoin d’écrire ces fragments, sauf si j’éprouve un sentiment amoureux passionnel, en particulier pour quelqu’un...
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