McCarey, la tragi-comédie de la bonté

Leo McCarey en tournage. – © DR
Comment passe-t-on de Laurel et Hardy au mélo des mélos Elle et lui, de l’anarchie marxienne de La Soupe au canard à l’ordre clérical de La Route semée d’étoiles, du vibrant éloge de la démocratie L’Extravagant Mr Ruggles au pamphlet maccarthyste My Son John? Il y avait un mystère Leo McCarey, resté dans les histoires du cinéma comme un des grands noms de l’âge d’or hollywoodien (sept fois nommé à l’Oscar, l’emportant par deux fois) et pourtant si mal connu, lui dont la carrière s’éteignit avant que la critique cinéphile ne puisse le placer dans son panthéon. Cet été à Locarno, la plus belle rétrospective jamais réunie de ce cinéaste (une quasi-intégrale, à quelques courts-métrages et deux longs-métrages perdus près) a permis de lever en partie le voile. Certes, tout n’est pas génial chez McCarey. Mais le meilleur tutoie les plus grands, l’ensemble confirmant un auteur très original, passionnant à suivre jusque dans ses contradictions.
Avocat et compositeur de chansons raté avant de trouver sa voie, Leo McCarey (1896-1969) était encore de ces pionniers qui apprirent leur métier sur le tas. Né à Los Angeles, le fils aîné d’un promoteur de boxe irlandais et d’une mère française, marié à 18 ans et catholique pratiquant pour la vie, c’était, d’après les photos, un bel homme d’apparence réfléchie, et à en croire les témoignages, d’une extrême gentillesse. D’où la surprise de le voir débuter comme assistant de Tod Browning, chantre de la noirceur, puis comme homme à tout faire de...
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