Les Suisses ont la légitimité de la neutralité pour apporter des connaissances en Afrique

Publié le 17 octobre 2019

Le renforcement de la muraille verte est l’un des projets initiés pour stopper la désertification au Sahara. – © DR

Le vent vert souffle jusque sur les éditions Favre. Cinquante-huit ans après son premier voyage au Sahara, Pierre-Marcel Favre manifeste sa fascination pour cette immense étendue déserte en créant une fondation qui se propose de promouvoir un reverdissement massif par des moyens respectueux de l’humain et de la nature. Il s’agit de contribuer à rendre cette région habitable, de promouvoir la paix, d’offrir des perspectives économiques aux déplacés climatiques et de stabiliser le climat.

BPLT: Pierre-Marcel Favre, à quand remonte votre engagement en faveur de la revégétalisation du Sahara?

Il date d’il y a bien longtemps, dans la mesure où j’ai fait un voyage au Sahara algérien à l’âge de dix-huit ans. J’étais fasciné par ce désert d’une ampleur sans comparaison avec aucun autre. Il touche douze pays. J’ai vu l’Algérie, la Lybie, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal. On m’a parlé des poteries, des vestiges d’une civilisation qui vivait là il y a plusieurs millénaires. Je me suis dit qu’il y aurait un intérêt colossal à aller dans le sens d’une revégétalisation. On est à une échelle gigantesque qui a de l’influence jusqu’en Europe. La chaleur tropicale des étés suisses est due au sirocco.

Quels sont les objectifs de votre toute nouvelle fondation?

En gros, l’idée c’est dans un premier temps de créer une forme d’institut qui va recueillir différentes informations, de réunir des spécialistes qui peuvent être utiles pour une raison ou une autre sur le plan théorique ou pratique. Nous voulons ratisser large pour informer, sensibiliser à l’urgence climatique dans le Sahara et fédérer les bonnes volontés.

N’est-ce pas excessivement ambitieux?

C’est totalement possible sur le plan pratique, comme le prouvent des exemples tels que celui de Lindo Grandi cité dans le livre de Buchter. Ce qui manque pour l’instant, c’est une motivation politique et des moyens économiques. Les populations seraient prêtes à se mobiliser, mais il faut aussi que les grandes entreprises et les institutions internationales s’impliquent.

Quand on...

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