Les sombres lendemains.
Une leçon pour l’Europe

Publié le 23 décembre 2017

La déprime rôde dans tous les camps après les cris de victoire. Celle des séparatistes est courte, dans une alliance hétéroclite qui rend
la formation d’un gouvernement aléatoire. Et la politique à mener plus encore. – © DR

Sombres, les lendemains de cette élection qui devait sortir la Catalogne de la crise et qui en fait la prolonge et marque plus que jamais sa division. De quoi faire réfléchir les Européens.

Un Catalan sur deux est pour l’indépendance, l’autre contre. La plupart des indécis ont versé dans l’un ou l’autre camp. Indignés par l’aveuglement politique de Mariano Rajoy ou l’inconséquence de Carlos Puigdemont et ses amis/rivaux. Le grand écart tenté par la maire de Barcelone, Ada Colau (Comu-Podem) a échoué.

La déprime rôde dans tous les camps après les cris de victoire. Celle des séparatistes est courte, dans une alliance hétéroclite qui rend la formation d’un gouvernement aléatoire. Et la politique à mener plus encore.

Le succès du nouveau parti pro-Espagne Ciudadanos, sorti en tête, n’est pas plus réjouissant. Ses alliés socialistes restent faibles, ses partenaires du PP de Rajoy se sont effondrés. Sa flamboyante figure de proue, Ines Arimadas, en convient: «Rien n’est réglé. Tout peut arriver.»

Le grand perdant est le premier ministre espagnol. Il espérait que les urnes casseraient l’élan sécessionniste. Raté. Ce juriste borné, brutal même, enfermé dans un conservatisme nationaliste étroit, au fond de lui réticent à l’essence du fédéralisme, a tout fait pour braquer les Catalans. Jusqu’aux sympathisants de son propre parti qui se sont détournés de lui.

Il a pourtant une raison de se réjouir. Pendant des semaines et des mois encore, la crise restera la première préoccupation des Espagnols. Qui se trouveront ainsi détournés des affaires de corruption, du défi posé par le chômage massif des jeunes, par l’appauvrissement de certaines régions.

Le nationalisme catalan et les autres

C’est la grande leçon de ce moment de l’histoire. Le...

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