Dino Buzzati nous éclaire par son inquiète étrangeté

© 2019 Bon pour la tête / Matthias Rihs
C’est l’histoire d’un type qui vient de commettre, avec un compère, un rapt d’enfant qui va lui rapporter un pactole, et qui se met soudain à paniquer devant le mioche. Celui-ci, quatre ans, s’est laissé cueillir comme une fleur à l’insu de sa nurse, et ensuite s’est montré aussi gentil que ses ravisseurs, lesquels ont laissé un message à côté du toboggan, sur la place de jeux, précisant le montant de la rançon: 50 millions de francs, et gare si le père alerte la police!
Comme ledit paternel est richissime et décidé à ne prendre aucun risque, et que les malandrins ont su gagner la confiance du petiot en le gavant de friandises devant la télé allumée, tout devrait bien se passer, mais voici qu’une sainte terreur envahit peu à peu l’un des malfrats.
Peur à l’idée que la France en alerte soit à l’instant sur les dents? Pas du tout. «Si devant moi avait surgi un policier, deux policiers, cent, les agents de la police entière, en ordre de bataille, pistolet au poing prêts à tirer; s’il y avait eu le chef de la police, le ministre de l’Intérieur, le procureur général, je ne me serais pas senti aussi mal», avoue le kidnappeur en considérant le petit Eric endormi: «Un petit corps tendre et fragile, semblable à ce que j’avais d’ailleurs été, moi aussi, autrefois».
Et la peur de l’étreindre de plus en plus: «C’était un enfant, une créature stupide et innocente, et il ne savait rien de...
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