Les cahoteux débuts de l’Inde vers l’agriculture bio

Publié le 17 juin 2019

Le premier ministre indien Narenda Modi et le chef du gouvernement du Sikkim dans un marché au Sikkim. – © CC

Daniela Gschweng / 6 Juin 2019 – Le petit État du Sikkim montre le bon exemple. Des États indiens plus grands veulent suivre.

Article publié sur Infosperber, traduit de l’allemand par Marta Czarska


L’État indien du Sikkim n’est pas vraiment un endroit qui laisserait supposer une révolution écologique. Le petit État montagneux du nord-est de l’Inde est bordé par le Népal, le Tibet, le Bhoutan et l’État indien du Bengale-Occidental. La capitale Gangtok, située à 1800 mètres d’altitude, est un point de départ populaire pour les treks dans l’Himalaya. Les photos des maisons colorées ornent les portails comme Pinterest et Instagram. Mais la dictature écologique n’est pas telle que se la représentent les chroniqueurs.

L’électricité provient de l’énergie hydraulique et solaire, les sachets en plastiques sont interdits, tout comme les engrais chimiques et les pesticides. L’État indien mise depuis 2015 sur une agriculture à 100 pour cent écologique et est ainsi l’unique État certifié bio au monde. Remarquable en Inde, qui se démarque surtout par ses fleuves pollués, les scandales industriels et les excès des pesticides. Le gouvernement de Gangtok a été à plusieurs reprises distingué par des prix de durabilité.

«Bio» par décision du Parlement

Cette transformation pour raison d’État fut tout sauf naïve et ne s’est pas non plus faite en un jour. Le Parlement décidait déjà en 2003, sur l’instigation du premier ministre Pawan Kumar Chamling, encore en poste à ce jour, d’introduire au Sikkim l’agriculture écologique. La mise en œuvre complète dura jusqu’à fin 2015.

Les conditions préalables pour ce faire étaient bonnes. L’agriculture du Sikkim est morcelée et...

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